Artiste-musicien, sculpteur et notable congolais, Grand maître Kem-Oboura a pris date avec ses fans le samedi 8 février 2020, au Centre culturel russe de Brazzaville. Pour un concert inédit avec son orchestre tradi-moderne Universal Sanza d’ANO (acronyme d’Antoine Ndinga Oba, du nom de l’écrivain et ancien ministre congolais, décédé le 17 mai 2005, en France). Un ensemble musical qui, comme son nom l’indique, met en valeur la musique traditionnelle, à travers l’instrument musical qu’est la sanza, et qui a participé à plusieurs rencontres culturelles à travers le monde.

Ce concert était placé sous le thème «Les valeurs de la sanza».
Pendant environ une heure et demie, et en présence de l’ambassadeur de Russie, Gueorguy Tchepik, du directeur du Centre culturel russe, Serguey Belyaev, et de la directrice du mémorial Pierre Savorgnan De Brazza, Belinda Ayessa, Grand-maître Keim Oboura et la vingtaine de membres de son groupe (dont trois joueurs de sanza) ont fait voyager les spectateurs, grâce à un répertoire très éclectique: «Otwere kongo», «Rumba», «Salsa», «Ndombolo», «Mutuashi» (République Démocratique du Congo), «Nkaya» (Département de la Bouenza et du Niari), «Vocal Bantou» (département de la Cuvette), «Rythme vili» (département du Kouilou).
Pour Sergey Belyaev, comme pour beaucoup d’autres spectateurs d’ailleurs, le coup d’essai de Grand-maître Keim Oboura a été un coup de maître. «Nous sommes ravis que nous ayons réussi à organiser ce concert, qui est une grande première. On a assisté à un concert exceptionnel de l’orchestre Universal Sanza, avec à sa tête le Grand-maître Keim Oboura. Le spectacle a été exceptionnel, tant sur le plan de la chorégraphie, de l’orchestration, que de la diversité de genres musicaux offerts. En tout cas, on a eu droit à un melting-pot de musiques traditionnelles et modernes. Et je pense que la quasi-totalité des spectateurs est satisfaite», a-t-il commenté.
A signaler que Grand-maître Keim Oboura est de la troisième promotion après Paul Kamba (considéré comme le père de la musique congolaise moderne) et Antoine Moundanda. Il est le premier à avoir introduit les sons de la sanza dans la renommée Association Vocal Bantou (AVB) et à moderniser cet instrument de musique traditionnel qu’il manie à la perfection et joue depuis sa tendre enfance.
Par ailleurs, du 13 au 26 février, Keim Oboura et son complice Daniel Isaac Itoua tiennent une exposition d’œuvres d’art et d’artisanat dans le hall de l’Institut français du Congo, intitulée: «Visages et arts du pays Alima-Nkéni». Une exposition tenue pour la première fois en 2019, dans la ville d’Oyo (département de la Cuvette), à plus de 400 km, au nord de Brazzaville, et qui est composée de près de cent objets, ainsi que de la reconstitution d’un village des peuples d’un fleuve généreux, nommé l’Alima par Pierre Savorgnan De Brazza, l’explorateur français d’origine italienne.

Véran Carrhol YANGA