L’humanité célèbre chaque année, le 17 février, la Journée mondiale du pangolin, dans le but de sensibiliser les populations et les gouvernants sur les méfaits du braconnage et commerce illégal de cette espèce, tout comme sur les mesures mises en œuvre pour empêcher son extinction.
La Journée mondiale du pangolin est aussi une excellente occasion pour souligner l’importance de l’espèce en Afrique centrale, en particulier, où peu d’attention en matière de conservation lui est accordée. On y note un manque de connaissances de l’impact du commerce national et international de cette espèce animalière sur les populations.
Le pangolin est le mammifère le plus trafiqué au monde, ce qui en fait une espèce dangereusement menacée d’extinction. Chaque année, plus de 40 tonnes d’écailles de pangolin sont saisies en Afrique, ce qui revient à dire que plus de 30.000 animaux sont massacrés. Peuplant de vastes régions d’Asie et d’Afrique, cet animal est recherché et abattu à cause, entre autres, de la demande croissante de ses écailles en Chine et dans d’autres pays asiatiques et des vertus curatives qu’on lui attribue. La forte augmentation du prix de ces écailles constitue une grave menace pour cet animal.
En 2016, toutes les huit espèces de pangolins ont été inscrites à l’Annexe I lors de la 17e conférence des parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). En d’autres termes, le commerce international de toute forme de pangolin est strictement interdit.
Au Congo, plusieurs trafiquants d’écailles de pangolins ont été interpellés ces dernières années par les agents des Directions départementales de l’Economie forestière de la Lékoumou, la Sangha et la Likouala, avec le concours des éléments de la Gendarmerie nationale et le concours du Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage (PALF). Certains présumés auteurs ont été condamnés et d’autres attendent de passer à la barre. Et pour cause? Le pangolin est une espèce animale intégralement protégée au Congo, depuis le 9 avril 2011 et suivant la loi 37-2008 de 2008. Tout contrevenant à cette loi s’expose à de lourdes peines.
L’enjeu de la préservation de cet animal, au regard des risques sanitaires que présente sa consommation, devient une urgence mondiale pour non seulement sauvegarder l’espèce, mais aussi protéger la santé publique. Pour ce faire, les autorités compétentes devraient doubler d’efforts et renforcer la rigueur quant aux actes de trafic du pangolin à l’échelle mondiale. Il est aussi important que la population modère voire arrête la consommation de ces derniers. Car, selon les chercheurs de l’Université d’agriculture du sud de la Chine, le pangolin est l’agent vecteur du coronavirus qui a déjà coûté la vie à plusieurs personnes en Chine. Bilan provisoire actuel: plus de 1.700 personnes.
V.M.