Le mardi 11 février 2020, en la solennité de la fête de Notre-Dame de Lourdes qui coïncide dans l’archidiocèse de Brazzaville, avec la fête du clergé, la communauté chrétienne catholique de Brazzaville a accueilli ses deux nouveaux vicaires généraux récemment nomment par l’ordinaire du lieu, Mgr Anatole Milandou. C’est au cours d’une célébration eucharistique qui s’est tenue en l’église Cathédrale Sacré-Cœur, prise d’assaut par de nombreux fidèles chrétiens, des religieux et religieux ainsi que plus d’une centaine de prêtres concélébrant.

Depuis l’ordination épiscopale de Mgr Barthélemy Batantu comme archevêque de Brazzaville, la date du 11 février, est devenue pour l’église locale de Brazzaville, la fête du Clergé en souvenir de l’ordination épiscopale de Mgr Théophile Mbemba. Voilà pourquoi dans le souci de renouer avec cette tradition noble, et se souvenir davantage, en cette année jubilaire du 41e anniversaire de son sacre, l’archevêque de Brazzaville a pensé faire célébrer cette messe qui servirait aussi à l’accueil par la communauté chrétienne des deux nouveaux Vicaires Généraux, M. l’abbé Donatien Bizaboulou et le père Pascal Tati.
Comme l’a prévu le canevas de la messe, c’est le secrétaire chancelier, l’abbé Michel Bordan Bebert Kimbouani Ntsoki, qui, en premier ressort, a lu au début de la célébration eucharistique le décret de Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, nommant les deux Vicaires généraux l’abbé Donatien Bizaboulou et le père Pascal Tati de l’Ordre des frères mineurs (Franciscains) et leurs champs d’action.
Pour M. l’abbé Donation Bizaboulou, qui a été nommé Vicaire général, il aura pour tâches les vocations, les séminaires et le clergé. Par contre le père Pascal Tati lui, aura pour champ d’action, la modération de la Curie diocésaine (Cf. Canon 473 §§ 2-3 et le gouvernement pastoral en harmonie avec la Commission diocésaine de la pastorale et tous les doyennés. La durée du mandat de ses deux vicaires généraux est de deux ans à compter du 2 février 2020, date de la signature du présent décret.
Après la présentation, les deux vicaires généraux accompagnés des diacres, des curés doyens et des membres du Comité d’organisation de l’Année jubilaire Mgr Barthélemy Batantu ont déposé tour à tour des gerbes de fleurs sur les tombes des vénérés pasteurs, Mgr Théophile Mbemba et le Cardinal Emile Biayenda, d’une part, NN.SS Barthélemy Batantu et Ernest Kombo d’autre part et enfin, ils se sont aussi rendus au cimetière des ouvriers apostoliques pour y accomplir le même geste.
Peu avant le début proprement dit de l’office religieux, le président de la célébration eucharistique, M. l’abbé Donation Bizaboulou a circonscrit l’événement du jour en ces termes: «Le choix de la date du 11 février comme fête du clergé de l’archidiocèse de Brazzaville nécessite une petite explication historique. Oui, certes la date d’ordination épiscopale de deux pionniers de notre Eglise: Nosseigneurs Théophile Mbemba et Barthélemy Batantu. Mais pourquoi alors sauter le Cardinal Emile Biayenda? En choisissant cette date, nos ainés se sont référés aux propos du Pape Paul VI qui déclarait lors de l’ordination épiscopale de Mgr Théophile Mbemba 1er archevêque congolais: «Une Eglise qui a son fils à la tête du diocèse est une Eglise mûre». Alors, il a donc de bon choix de retenir pour le clergé local congolais pour marquer et manifester notre maturité en tant que Eglise locale».
Après cette introduction, la célébration s’est déroulée comme de coutume avec comme groupes de chants: la chorale diocésaine et la schola populaire diocésaine.
Autre moment attendu, c’était la prédication de la Parole de Dieu faite par le Vicaire général chargé du clergé, l’abbé Donatien. En s’appuyant sur l’évangile du jour tiré de Luc 2, versets 1 à 11, passage qui retrace les noces de Cana, pour l’orateur, «la première surprise de ce texte est son anonymat. Aucun nom n’y eut été mentionné sauf celui de Jésus. Même les mariés censés être au cœur du mariage sont inconnus. Incroyable oubli; même le nom de Marie jouant pourtant un rôle capital dans cet évangile n’est que désigné par sa position maternelle: la mère de Jésus. Ensuite, on parle de disciples, de maître du repas et des serviteurs. Cela me conduit à tirer une première conséquence théologique et pastorale», a-t-il fait savoir.
Parlant de leur nomination comme vicaires généraux, le prédicateur a affirmé: «Nos noms ne sont pas si importants dans cette Alliance que le Christ est venue sceller ave l’humanité. C’est autant qu’ils ne sont que disciples de Jésus et serviteurs, ceux qui assument et assurent la diaconie. Que les nouveaux vicaires généraux s’appellent Pascal Tati et Donatien Bizaboulou n’a aucune espèce d’importance. Hier, ils s’appelaient Louis Badila, Anatole Milandou, Zébastien Zoubakéla, Marcel Miayoukou, Jacques Bouékassa et Léonard Milongo. Demain ils auront d’autres noms… » a-t, il fait renchéri.
A propos des rumeurs fantaisistes qui circulent à travers les réseaux sociaux, l’Abbé Bizaboulou a décrié ce genre de comportement qui a pris corps un peu partout dans l’église du Congo particulièrement celle de Brazzaville: «Ecclesia semper reformanda. Pourquoi ne pas se réjouir de la joie du vin nouveau de ces vicaires généraux plutôt de souffrir de la gueule de bois de la médisance et de la calomnie? D’ailleurs, on n’est-là que pour deux ans. L’archevêque a expressément limité notre mandat comme pour nous pousser à l’efficacité de résultats… Je ne veux donc pas tomber dans la basse polémique avec qui que ce soit. Mon tempérament et ma culture se situent aux antipodes du dénigrement et de la méchanceté inutile. Je demande donc aux prêtres et aux amis de ne pas prêter flanc aux vexations des aigris qui sont chroniquement et ontologiquement mécontents du bien de l’Eglise».

Clergé de l’archidiocèse: ressaisissons-nous!
Face à tout ce qui se dit autour de notre Eglise dont certains auteurs parfois sont parmi nous comme à l’étranger, le nouveau vicaire général chargé du clergé exhorte tous et chacun à adopter un comportement digne: «Soyons de simples tâcherons à la gestion des noces de l’Agneau». Tout en évoquant son parcours de ministre de Dieu, l’abbé Donatien Bizaboulou a relevé entre autres ce qui suit: «En 32 ans de vie sacerdotale, je suis passé dans les paroisses et les séminaires comme vicaire, curé, aumônier, supérieur et enseignant. Sans être nécessairement le meilleur, j’ai néanmoins donné le meilleur de moi-même pour nourrir le Peuple de Dieu qui m’était confié. Comme vicaire général aujourd’hui, je continuerai avec le même zèle, la même joie ma nouvelle tâche et surtout avec la même humilité. Une nomination n’est pas une canonisation», a-t-il martelé.
Avant de terminer sa prédication par la prière à Notre-Dame de Lourdes, le nouveau vicaire général a rappelé à tous l’invite au ressaisissement et à la conversion que Mgr l’archevêque de Brazzaville a évoquée dans son message de Noël 2019: «L’Eglise n’est pas un champ de bataille, mais une communauté de frères et de sœurs qui ont un même Père et donc doivent se supporter mutuellement (Co. 13,13). Je vous appelle tous à l’humilité, à cette humilité qui consiste non pas à dissimuler ou à voiler les erreurs ou le mal du passé mais à se dire la vérité dans le respect de la dignité des uns et des autres». Voilà ce que je veux être pour vous, a-t-il conclu.

Ce que l’on peut retenir de l’année jubilaire Mgr Barthélemy Batantu
A l’issue de la messe, l’abbé Jonas Koudissa, président du Comité d’organisation de l’année jubilaire Mgr Barthélemy Batantu, a informé le Peuple de Dieu sur les activités à venir:
L’organisation d’un pèlerinage diocésain du 5 au 7 juin à Linzolo en passant par Mayala, village natal de Mgr Barthélemy Batantu. Ce pèlerinage sera ponctué par le sacrement de la confirmation que conférera Mgr l’archevêque aux candidats de cette zone;
Pour marquer un impact à ce pèlerinage, le Comité a décidé d’achever la maison de Dieu commencée à Mayala par un bienfaiteur avec l’apport des paysans de ce village et qui s’est arrêtée au niveau du chainage;

Faire construire des latrines sur les lieux;
2- Il y a un projet de confectionner un pagne à l’effigie de Mgr Batantu, la maquette est déjà prête. Pour les deux premiers points cités plus haut, le Comité d’organisation attend de la part des chrétiens et des hommes de bonne volonté une contribution multiforme pour la réalisation de ses projets;
3- Enfin, il y a aussi au programme des activités prévues: un concert de chants des chorales et de la schola populaire dont la date sera fixée de commun accord avec la Commission diocésaine de musique arts sacrés.

Grégoire YENGO DIATSANA