Le ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique, Léon Juste Ibombo, a lancé le 8 juin 2023, le volet européen du projet d’accélération de la transformation numérique au Congo (PATN), avec un financement d’environ 27 milliards de FCFA de l’Union européenne et de la Banque européenne d’investissement (BEI). L’objectif général du projet est d’accélérer la transformation numérique au Congo en tant que source d’emplois et vecteur d’une meilleure gouvernance.
Le lancement du projet s’est déroulé en présence de Giacomo Durazzo, ambassadeur de l’UE au Congo, de Nikolaos Milianitis, représentant régional de la BEI, et quelques membres du Gouvernement.
Trois partenaires au développement sont mobilisés pour financer le PATN de 89, 4 milliards de FCFA. Le projet réunit un don de 10 milliards de FCFA de l’Union européenne, un prêt de 17 milliards de FCFA de la BEI et un prêt de la Banque mondiale d’environ 61,4 milliards de FCFA. Il sera entièrement aligné sur le Plan national de développement (PND) 2022-2026 et la stratégie nationale «Congo Digital 2025), et sera mis en œuvre par une Unité de gestion de projet (UGP) sous la tutelle du ministère des Télécommunications.
Le volet européen du PATN met l’accent sur le renforcement de la gouvernance à travers la digitalisation, l’amélioration de l’employabilité à travers le renforcement des compétences numériques de la population congolaise, la protection des données personnelles et le cyber sécurité».
Présentant le projet, Seck Mangouani Francis, son coordonnateur, a rappelé que le PATN a une durée de cinq ans. Il est composé de trois composantes: renforcer l’environnement favorable à l’accélération numérique; développer la connectivité numérique à large bande et l’inclusion numérique; améliorer la prestation et l’accès aux services numériques centres sur les personnes. Les deux premières composantes sont constituées de deux sous-composantes et la troisième comprend trois sous-composantes.
Pour Nikolaos Milianitis, le PATN est l’aboutissement d’un travail de préparation et d’instruction pointu de 24 mois, qui bénéficie du soutien de la BEI, notamment à travers des études de faisabilité. Le projet, a-t-il souligné, présente une invitation: aux secteurs privé et public du Congo pour entreprendre d’autres projets digitaux qui améliorent la qualité de vie et de la compétitivité du pays; aux pays de la zone CEMAC pour la sous-région pour une coopération plus étroite; aux pays du continent, qui œuvrent pour mieux se coordonner et pour la zone de libre-échange continentale africaine.
De son côté, Giacomo Durazzo a indiqué que le PATN accorde une attention particulière à la réduction des inégalités et à l’inclusion socio-économique à travers la digitalisation, tout en mettant l’accent sur les femmes et les jeunes. D’une part, ce projet vise à renforcer les compétences numériques de la population congolaise, notamment des jeunes et des femmes, afin qu’ils puissent prospérer dans une économie plus numérisée propice à l’innovation et à l’entrepreneuriat et, d’autre part, il souhaite mettre en place des systèmes d’information prioritaires pour l’enseignement supérieur et le secteur de la santé.
«Les évolutions technologiques fulgurantes à l’ère du numérique avec en relief des technologies émergentes ont impacté le monde dans ses rapports multidimensionnels de communication et de travail. Accélérer la transformation numérique de notre pays est donc une réponse urgente aux besoins de développement socioéconomique afin de défier la fracture numérique, la pauvreté, les disparités sociales», a relevé Léon Juste Ibombo lançant le PATN.

Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA