Comme la plupart des pays de la région de l’Afrique de l’Est, l’Ouganda a une économie tournée principalement vers le tourisme. Le pays regorge de sites et lieux touristiques dont des forêts au paysage attrayant, abritant diverses espèces animales. Parmi celles-ci, la forêt impénétrable de Bwindi. Mais la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19) qui secoue le monde n’a pas épargné cette faune.
Haut-lieu du tourisme ougandais, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, la forêt de Bwindi abrite près de la moitié des gorilles de montagne du monde. L’un de ces spécimens à dos argenté, surnommé Rafiki, fait partie des nombreux animaux sauvages, victimes ces derniers mois des braconniers.
Au début du mois de juin dernier, les gardes forestiers avaient remarqué sa disparition. Après une battue, ils ont fini par retrouver le corps inanimé du gorille. Le braconnier présumé qui l’aurait tué n’a cessé de clamer son innocence, parlant d’un acte de légitime défense. Il a été condamné à 11 ans de prison.
«Nous pensons que lorsque le braconnier s’est retrouvé nez à nez avec Rafiki, il a été surpris et affolé. Cette personne a cédé à la panique et a tué le gorille même si je ne pense pas que Rafiki voulait l’attaquer», explique le Dr. Gladys Kalema-Zikusoka, vétérinaire et responsable de l’ONG, Conservation Through Public Health.
Le tourisme ougandais est touché ces jours-ci de plein fouet. Les autorités du pays sont également préoccupées par les répercussions de la pandémie sur l’économie locale. Les résultats de l’enquête menée par l’Office du tourisme national sont inquiétants. Selon Lillian Ajarova, sa directrice, «plus de 500 000 personnes ont perdu leur emploi depuis juillet 2020. Ces emplois sont directement liés au secteur du tourisme».
Les frontières de l’Ouganda sont actuellement fermées. Aucune réservation n’est possible pour les touristes. Les autorités espèrent pouvoir rouvrir les vols internationaux avant Noël, une période propice au tourisme.

Azer ZATABULI