Destitué récemment par l’armée, le coup de force perpétré contre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) ouvre la voie à la mise en place d’une transition qui débouchera sur l’organisation des élections générales dans au Mali. Pour relancer la démocratie. Le plan de l’armée selon lequel elle souhaite diriger cette transition pour une durée de trois ans, au moins, ne fait qu’attiser la colère de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui n’a pas digéré le renversement de l’ex-Président.

La conférence de la CEDEAO qui s’est tenue vendredi 28 août dernier par visioconférence exige une transition de 12 mois au lieu de 36 mois, dirigé par des personnalités civiles. Ce sommet des chefs d’Etat de cette sous-région s’est ouvert sous les mauvais auspices du côté de la junte au Mali. Les préoccupations relatives à la libération de l’ex-Président IBK, ainsi que celle de sa restauration ont été résolues. D’autan que ce dernier ne souhaite pas revenir aux affaires, selon ses propres déclarations. Mais il n’en est pas pareil pour «le retour à l’ordre constitutionnel qui suppose le retour des militaires dans leur caserne», selon Mahamadou Issoufou, Président du Niger, président en exercice de la CEDEAO.
La visioconférence tenue à l’issue de la médiation de l’organisation sous-régionale de trois jours à Bamako, conforte les spéculations de ces derniers jours sur l’intransigeance de l’organisation face aux putschistes.
Si les chefs d’Etat ont lâché du lest pour ce qui est du retour aux affaires de leur homologue IBK, ils sont plutôt inflexibles sur la transition et sa durée. Les chefs d’Etat ont recommandé aux militaires au pouvoir de nommer une personnalité civile qui mènera cette transition, ainsi qu’un premier ministre civil, car «aucune structure militaire ne devrait être au-dessus du président de de transition», a fait savoir un communiqué officiel.

Gaule D’AMBERT