Les Américains des États-Unis choisissent leur dirigeant mardi 3 novembre. Le républicain Donald Trump gardera-t-il le pouvoir pour quatre années supplémentaires, ou le démocrate Joe Biden donnera-t-il raison aux sondages en prenant la tête de la première puissance mondiale? Voici les États qui pourraient être décisifs dans ce scrutin.

Le pays a beau compter 52 États avec, rappelons-le, un système de suffrage indirect, où les électeurs élisent des grands électeurs qui désigneront plus tard le président – seuls une dizaine d’États retiennent tout particulièrement l’attention le jour du vote. Ce sont les «Swing States», les «États pivots», où le vote reste indécis jusqu’au bout. Ce sont eux qui décideront du 46e président américain. En 2016, tous avaient voté Trump, mais qu’en sera-t-il cette année ?

La Floride
En tête des États les plus convoités figure la Floride et ses 29 grands électeurs. Les scores y sont toujours très serrés : selon les élections, cet État passe sous couleurs démocrates ou républicaines. Donald Trump l’avait emporté d’à peine un point en 2016.
La population de Cubains exilés et de retraités y vote traditionnellement conservateur, mais les jeunes hispaniques y votent démocrate. Et cette fois, les retraités de cet État, le plus touché par le coronavirus, n’ont pas forcément apprécié la gestion de la pandémie par Donald Trump. Les experts estiment que cette année, si les Républicains perdent la Floride, ils perdent aussi la présidentielle.

La Pennsylvanie
En Pennsylvanie (20 grands électeurs), cette fois c’est Joe Biden qui n’aura pas droit à l’erreur, car il est né dans cet État. Un État traditionnellement démocrate qui a lui aussi basculé pour Donald Trump il y a quatre ans… Du coup, c’est en Pennsylvanie que Barack Obama a tenu son premier meeting de soutien à son ancien vice-président.
Le Wisconsin et le Michigan
Autres États traditionnellement démocrates, et depuis plus de vingt ans: le Wisconsin (10 grands électeurs) et le Michigan (16). Tellement démocrates qu’Hillary Clinton et son parti avaient décidé de ne pas y faire campagne. Erreur tactique : ils ont basculé du côté de Donald Trump en 2016.
C’est pour cela que, comme Donald Trump et son vice-président Mike Pence, le candidat démocrate et sa colistière se sont cette fois rendus à plusieurs reprises dans le Wisconsin. Les démocrates y avaient déjà installé leur convention nationale à Milwaukee mais au finale celle-ci aura été largement virtuelle en raison du coronavirus.
Pour ce qui est du Michigan, Donald Trump, qui espère bien garder sa prise de 2016, s’est rendu dans la région des Grands Lacs pour vanter le «retour des États-Unis», mais les habitants sont plus intéressés par sa gestion de la pandémie – la gouverneure démocrate Gretchen Whitmer a d’ailleurs régulièrement affronté le président sur cette question. Gretchen Whitmer qui a été récemment dans l’actualité puisqu’un groupe d’extrême droite a été inculpé début octobre pour avoir projeté de l’enlever et de la juger pour «trahison».

L’Arizona
L’Arizona (11 grands électeurs) est certes un bastion républicain, mais son électorat change, avec une population latino de plus en plus importante. Les conservateurs ont apprécié les efforts du président pour limiter l’immigration, mais ont peu goûté son dénigrement systématique d’une figure toujours très populaire en Arizona : le sénateur républicain John McCain, décédé en 2018. Sa veuve a indiqué qu’elle soutenait Joe Biden.

L’Ohio
Ravir l’Ohio à Donald Trump avec ses 18 grands électeurs serait pour le candidat démocrate une prise majeure. En 2016, Donald Trump avait largement battu Hillary Clinton, de plus de 8 points, malgré tout le temps et l’argent investis par les démocrates. Mais cette fois, à en croire les sondages, le président sortant serait au coude-à-coude avec Joe Biden, qui lors de sa venue a vanté le travail accompli pendant sa vice-présidence pour sauver le secteur de l’industrie automobile. Un argument auquel cet État industriel peut être sensible.
Conscient de son importance, Donald Trump y a fait plusieurs déplacements pendant sa campagne, d’autant que depuis 1964, les résultats de la présidentielle dans l’Ohio coïncide avec les résultats nationaux…

Le Texas
Enfin le Texas, avec ses 38 grands électeurs, n’est pas considéré comme un «Swing State» – les démocrates ne l’ont pas remporté depuis des dizaines d’années. Mais la population latino y est de plus en plus importante dans les villes, comme, plus largement, les minorités, qui traditionnellement votent démocrate. En 2016, au Texas, Donald Trump l’avait quand même emporté de près de neuf points sur Hillary Clinton.

Gaule D’AMBERT