D’un volume de cent huit pages, intitulé «Amour pour le SBB», édité par LMI et préfacé par le musicologue Frédy Kebano, le livre est en chantier. Durant les nuits torrides des week-end tropicaux, plusieurs supporters et amateurs de musique ont vu leurs battements cardiaques se synchroniser avec ceux des artistes-musiciens qu’ils admiraient, partageant ainsi des émotions non dissimulées. C’est bien la première fois qu’Equateur Denis Nguimbi, auteur du livre, prenne la plume afin de partager avec vous son amour pour ce célèbre groupe musical congolais dénommé Super Boboto de Brazzaville, en sigle «SBB». Entretien.

*Le monde vous connaît plus dans le domaine des arts martiaux. Qu’est-ce qui vous a motivé pour écrire un livre spécial sur le SBB?

Equateur Denis Nguimbi
L’auteur du livre

**Je n’ai pas renoncé avec le sport, bien au contraire. Aimer la musique, c’est-à-dire se rendre régulièrement au bar-dancing pour suivre les concerts est une chose, écrire ou faire la biographie de ces acteurs en est une autre. J’ai toujours cru que je n’étais pas un mélomane, mais plutôt un fanatique de SBB. Après avoir régulièrement assisté à leurs nombreux concerts au Temple rouge Super Jazz, leur siège. En 1987, je me suis rendu compte qu’il y avait maintenant un vide autour de moi après leur dislocation. Ce vide, je l’ai ressenti surtout les jours de week-end. J’ai pensé après une recherche fastidieuse des éléments, écrire ce manuel qui n’est pas une fin en soi. Dans ce livre de 108 pages, je parle exclusivement de l’existence de l’orchestre, la biographie des artistes, les œuvres produites pendant les dix-sept ans d’existence. Les photos des musiciens présentées n’ont pas la même qualité, mais, elles ont le mérite de figurer dans ce travail qui, sans doute, se poursuivra par les spécialistes. Ils pourront, plus tard, l’enrichir à partir de ce socle. En somme, ce manuel redonne la possibilité à ceux qui l’ont connu de se remémorer le passé glorieux de l’orchestre. Il donne aussi la chance à la nouvelle génération de le découvrir à travers ces écrits. Les musiciens de SBB restent, pour moi, des génies, des prophètes. Ils ont chanté et développé tous les thèmes de la vie courante et de la politique, d’où l’appellation «Orchestre populaire des populaires». Voilà le sens profond de ce livre.

*Comment êtes-vous êtes devenu fan de SBB?
**Au milieu des années 70, encore à l’école primaire, à Kimongo-poste, je suivais régulièrement à la Voix de la Révolution congolaise l’émission dominicale «Le coin des orchestres». Et, un dimanche, l’animateur de l’émission, Ghislain Joseph Gabio, a fait passer le SBB. Ces commentaires époustouflants sur les artistes et leurs chansons ont suffi pour me faire aimer l’orchestre, et ce, jusqu’à nos jours. Arrivé pour la première fois à Brazzaville, le 13 août 1974, hormis le Stade de la Révolution que je voulais découvrir en premier lieu, mon cœur piaffait d’impatience pour voir le bar Super Jazz. C’était un vendredi. Au hasard d’une promenade, j’ai découvert exposée, au bord de l’avenue de la Paix, en face de la poste, la pancarte publicitaire annonçant leur concert le samedi à 20 heures. Renseignements pris, je me suis aussitôt rendu au dit bar pour le découvrir dans la rue Makoko n°57. A première vue, je n’en ai pas cru mes yeux. Le physique que présentait le bar ne reflétait pas la grandeur publicitaire qu’on faisait de lui à la radio. Et pourtant, j’étais bel et bien au bar Super Jazz. C’est ce samedi-là que j’ai assisté, accroché au mur comme «nguembo» (admirateur non invité), à mon premier concert. Natif du district de Kimongo, j’ai abordé Auguste Fall, qui, désormais, me faisait entrer. Au fil des jours, je me suis familiarisé avec l’ensemble des musiciens, jusqu’à devenir installateur des instruments, aux côtés de Pascal Nganga et Durango. Voilà, brièvement, comment je suis devenu fan de ce mythique orchestre. J’ai pris part à plusieurs voyages de l’orchestre, notamment à Kinshasa, Pointe-Noire, Dolisie, et Ouesso.
En rappel, le SBB est né des cendres de l’orchestre Tembo, le 27 avril 1968, au bar-dancing Faignond, rue Mbakas n°44, à Poto-poto. Je lance un appel aux amoureux de la musique et aux personnes de bonne volonté pour m’aider financièrement à publier ce livre.
Propos recueillis par

Madocie Déogratias
MONGO
*Toute personne qui désire avoir les chansons produites par le SBB sur clé USB peut téléphoner au 05 537 56 13