La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a achevé jeudi 9 décembre sa visite en RD Congo. Arrivée à Kinshasa mardi 7 décembre, elle a été reçue par Félix Tshisekedi mercredi. Les deux personnalités ont évoqué l’évaluation du programme triennal conclu entre la RD Congo et le FMI, les perspectives économiques mondiales, africaines et congolaises. La directrice du FMI s’est montrée particulièrement satisfaite du déroulement de ce programme.

A l’issue de son entretien avec le Président congolais, Kristalina Georgieva a marqué son optimisme sur les perspectives économiques de la RD Congo. Alors que la projection de l’économie mondiale se situe à environ 4,9% de croissance l’année prochaine, celle de l’Afrique subsaharienne à 3,9%, la RD Congo, elle, a une croissance projetée à 6,4% pour 2022. Tout en expliquant: « Pourquoi la RD Congo connaît une situation meilleure que beaucoup d’autres pays africains ? Elle bénéficie de l’embellie des prix des matières premières. Par-dessus tout, il y a la mise en œuvre des réformes que le président et son gouvernement en courent».
D’après elle, ces réformes se manifestent par une mobilisation accrue des recettes et une amélioration des dépenses publiques. À part les différents décaissements liés au programme conclu en juillet dernier, Kristalina Georgieva a annoncé l’éventualité d’un autre appui à la RD Congo. «Nous sommes encore en train de mobiliser 100 milliards de dollars auprès des pays ayant une position plus forte pour appuyer les pays avec plus de besoins. Les discussions sont en cours pour que la RD Congo figure parmi les pays bénéficiaires ». La directrice du FMI a insisté auprès des autorités congolaises sur l’assainissement du climat des affaires, l’importance de la numérisation et l’amélioration des infrastructures pour soutenir la croissance.
Après plusieurs mois de tractation, l’accord a finalement été conclu en juillet dernier entre les deux parties. Il s’agit d’un programme triennal qui soulagera la balance de paiement de la RD Congo avec à terme un décaissement d’environ 1,5 milliard de dollars. Décaissement qui se fait au titre de la facilité élargie de crédit du FMI qui fournit une aide financière aux pays qui connaissent des difficultés prolongées de balance de paiements. Une bouffée d’oxygène pour la RD Congo. Ces fonds doivent appuyer la riposte post-covid, permettre la constitution des réserves internationales et accompagner la mise en œuvre des programmes de réformes. Ces fonds s’ajoutent à l’allocation générale des droits de tirages spéciaux, autre mécanisme du FMI, chiffrée à environ 1,5 milliard de dollars et approuvée en août dernier. Le Gouvernement congolais s’est engagé à répartir à parts égales cette allocation entre la Banque centrale et le ministère des finances.
Le FMI a insisté sur l’efficiente utilisation de ces fonds, afin notamment que tous les appels d’offres associés aux projets respectent les principes de transparence conformes à la loi sur les marchés publics.
Sa Directrice Générale s’est dite heureuse de revoir l’Afrique pour la première fois depuis la pandémie, d’y constater les efforts déployés face à celle-ci, et d’entendre les points de vue régionaux sur les moyens d’y assurer un avenir plus vert, plus juste et plus avisé. Elle s’est rendue à Dakar le jeudi 9 décembre.

A.P. MASSAMBA