Une page s’est tournée, en Allemagne. Angela Merkel n’est plus chancelière. Après seize ans de bons et loyaux services, elle a transmis le flambeau à son successeur, le social-démocrate Olaf Scholz, officiellement élu mercredi 8 décembre dernier par le Bundestag. Il est devenu chancelier avec les voix de la nouvelle majorité composée des sociaux-démocrates, des écologistes et des libéraux. A 63 ans, il a reçu des mains du Président Steinmeier son acte de nomination avant de prêter serment au Bundestag.
Ministre à plusieurs reprises, Olaf Scholz avait notamment géré les Finances dans le gouvernement d’Angela Merkel. Il lui a rendu hommage dans son premier discours, comme il l’avait déjà fait à de nombreuses reprises, en insistant également sur les parallèles qui existent entre lui et la dirigeante est-allemande de la CDU. Avant de la remercier chaleureusement son prédécesseur pour son travail depuis seize ans : « l’Allemagne a profité de votre présence à sa tête. Notre coopération a toujours été marquée par une profonde confiance. C’est une bonne chose. Cela souligne la qualité de notre système politique, où un large consensus existe entre les forces démocratiques. C’est quelque chose de particulier d’être chancelier de ce pays. C’est un défi de poids. Je suis très reconnaissant d’avoir obtenu des citoyens et du Parlement le soutien nécessaire. Nos nombreuses expériences communes m’aideront dans cette tâche», a-t-il souligné.
Angela Merkel a salué son successeur en lui prodiguant des conseils. «Monsieur le chancelier, je sais par expérience qu’il s’agit d’un moment émouvant. Vous vous apprêtez à prendre une fonction exigeante et très prenante. Mais si l’on s’y attelle avec joie, c’est sans doute une des plus belles fonctions que l’on puisse exercer», a-t-elle lancé.
Après avoir offert un bouquet de fleurs à Angela Merkel, Olaf Scholz a promis un nouveau départ pour l’Allemagne. Il connaît bien la chancellerie de l’intérieur, où se tiennent les Conseils des ministres. Cette fois, il en prend la direction. Un conseil a eu lieu juste après la passation de pouvoir au Bundestag. Leader inattendu, le nouveau chancelier allemand est un leader quasi providentiel, il affiche des grandes ambitions. Il a déjà fixé son cap. La crise sanitaire du Coronavirus reste son premier défi. Il a aussi parlé de changement de très grande envergure qui va bien au-delà des questions de personnel. Il veut reconstruire l’économie et la société allemande et faire de cet Etat, un pays industriel modèle où tout doit être subordonné à l’objectif d’arrêter le changement climatique. A cela, il faut ajouter les tensions géopolitiques, la dynamique économique défavorable.
Il va certainement ouvrir en Allemagne une ère politique de grands défis. Il hérite d’une charge de travail difficile. A la tête d’une coalition tripartite inédite, aux côtés des libéraux du FPD et des Verts, il devient le quatrième chancelier social-démocrate issu du SPD depuis la Seconde Guerre mondiale. Il voit tout de même grand.
Le vendredi 10 décembre, le chancelier Olaf Scholz a été reçu à Paris, en France, par Emmanuel Macron, lors de son premier déplacement à l’extérieur. L’ex-chancelière va quant à elle s’installer dans les bureaux mis à disposition par le Bundestag qu’occupaient autrefois son père en politique, l’ex-chancelier Helmut Kohl. Après 31 ans de carrière politique, elle est jusqu’à présent restée très discrète sur ses plans pour l’avenir. En quittant sa fonction, Angela Merkel a affirmé qu’elle ne cherchait pas un autre poste.

Alain-Patrick
MASSAMBA