Proche de l’ancien président Joseph Babila Kabange, Ronsard Malonda a été porté à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’instance en charge des élections en République démocratique du Congo. Cette désignation faite le jeudi 2 juillet dernier à Kinshasa par l’Assemblée nationale congolaise, continue de faire polémique. Un choix contesté notamment par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti du président Félix Tshisekedi qui accuse son allié au pouvoir le Front commun pour le Congo (FCC).

Avec le choix porté sur Ronsard Malonda pour diriger la CENI, la coalition au pouvoir s’enfonce de plus bel dans la crise la secoue depuis un moment. L’UDPS rejette catégoriquement «cette procédure hasardeuse orchestrée par le FCC pour faire passer son candidat en lieu et place de la société civile». Pour le parti présidentiel, son allié au pouvoir utilise souvent la «malice» pour opérer un passage en force dans des dossiers qui nécessitent un consensus national.
Ainsi, l’UDPS pose une condition à la mise en place du prochain bureau de la CENI. «Le parti de Tshisekedi estime à bon droit que l’examen du rapport de la CENI sur le processus finissant déposé au bureau de l’Assemblée nationale ainsi que les réformes idoines sur le processus électoral s’impose avant la désignation du nouvel animateur», explique Simon Kalenga, le porte-parole intérimaire de l’UDPS.
Le choix de Ronsard Malonda pose pour l’UDPS un problème de légitimité: «L’UDPS constate que M. Ronsard Malonda est contesté par les confessions religieuses dont il serait l’émanation, notamment les catholiques, protestants et les kimbanguistes», estime un observateur.
Les partisans de l’UDPS et toutes les forces vives sont conviées jeudi prochain à une grande marche pacifique de protestation. Une manifestation qui devra se faire, dit Simon Kalenga, dans le strict respect des gestes barrières de COVID-19.
Dans le même temps, la plateforme de l’opposition Lamuka se dit aussi indignée et demande au peuple de s’opposer avec la dernière énergie à ce qu’il qualifie de forfaiture qui tend à pérenniser les «anti-valeurs».

Gaule D’AMBERT