De nouvelles attaques de villages attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF), milice affiliée au groupe Etat islamique, ont fait au moins 15 morts dans l’Est de la République Démocratique du Congo, le 29 janvier 2023. Une semaine après une attaque du genre ayant fait au moins 23 morts. Ces actes terroristes ont été lancés contre trois villages d’Ituri, alors que celui mené dans la nuit du 22 au 23 janvier avait ciblé une localité de la province voisine du Nord-Kivu. Un attentat à la bombe dans une église pentecôtiste de cette province, également attribué aux ADF, avait fait le 15 janvier au moins 14 morts.

Rebelles musulmans d’origine ougandaise, les ADF sont actifs dans ces deux provinces et considérés comme l’un des groupes armés les plus meurtriers de l’Est de la RD Congo. Le groupe djihadiste Etat islamique les présente comme sa branche en Afrique centrale.
D’après un acteur de la société civile qui a requis l’anonymat, «il y a eu des attaques simultanées dimanche dans trois villages sur le tronçon Komanda-Luna en chefferie (regroupement de villages) de Walese Vonkutu. Au village Manyala, nous avons retrouvé sept corps, à Ofay, il y a eu huit morts dont sept femmes. Et ce bilan est encore provisoire» a-t-il déclaré.
A en croire une source, il y a eu sept morts à Manyala et au moins huit à Ofay. Ces rebelles ADF poursuit l’acteur de la société civile, «ont aussi attaqué le village Bandibese, mais ils ont trouvé une résistance des militaires qui sont intervenus et donc là, il n’y a eu aucun civil tué».
En mai 2021, le Gouvernement a placé le Nord-Kivu et l’Ituri en «état de siège», pour tenter de stopper les violences, une mesure exceptionnelle qui a remplacé les administrateurs civils par des policiers et militaires. Depuis fin 2021, une opération conjointe entre les armées congolaises et ougandaises cible par ailleurs les ADF en territoire congolais. Mais les violences continuent.
De nombreux autres groupes armés écument ces deux provinces, en dehors des ADF, il s’agit entre autres, de la milice communautaire CODECO en Ituri. Elle est accusée d’avoir tendu vendredi 27 janvier à l’armée congolaise une embuscade qui, selon l’armée, a tué cinq soldats dont deux colonels. La Force de l’ONU en RD Congo a fait savoir que de son côté 15 militaires tués, une source sécuritaire établissant le bilan, sous couvert d’anonymat, à 17 morts.

A-P MASSAMBA