L’année 2020 en République centrafricaine a été marquée par l’organisation de l’élection présidentielle qui a abouti à la réélection de Faustin Archange Touadéra, selon l’Agence nationale des élections (ANE), confirmés par la Cour constitutionnelle. Puis, la proclamation des résultats des élections législatives organisées le même jour. De la préparation de ces scrutins à la proclamation des résultats, en passant par le retour au pays de certains leaders politiques comme Michel Djotodia, François Bozizé (rentré furtivement), l’invalidation de certaines candidatures, tant à l’élection présidentielle qu’aux législatives, l’année 2020 dans ce pays a été marquée par l’instabilité. Les rebelles multiplient des attaques un peu partout à travers le territoire. Avec comme objectif de marcher sur la capitale Bangui et renverser les institutions constitutionnelles.
Les Centrafricains ont voté pour élire leur Président et leurs représentants à l’Assemblée nationale, dans un contexte tendu. Si la situation était calme à Bangui la capitale, des troubles ont été signalés à l’intérieur du pays. Au moins 1,8 million d’électeurs étaient attendus aux urnes pour le scrutin présidentiel et législatif. Les bureaux de vote ont ouvert en ordre dispersé.
Les problèmes logistiques à Bangui ont été à l’origine de dysfonctionnements. Les forces de sécurité intérieure et la Mission des Nations unies pour la sécurité en Centrafrique (MINUSCA) ont assuré comment elles ont pu la sécuriser des votes. Contrairement à Bangui, les électeurs de certaines villes de l’intérieur n’ont pas pu exercer leur droit de vote.
A l’exception de quelques villes comme Carnot, Berbérati à l’Ouest du pays, Sibut au centre ou Mbaiki au Sud, dans lesquelles la MINUSCA et les forces armées républicaines ont protégé les bureaux de vote. Ces élections se sont déroulées dans la peur.
Ils avaient attaqué, le jour du vote, la ville de Carnot, à l’Ouest du pays. Remontant la route de Boda, les colonnes rebelles avaient brûlé, sur leur passage, toutes les urnes et bulletins. Dans le Nord du pays, à Ndélé, Kaga Bandoro, Mbrès ou Bamingui, des sources ont signalé des violences, lors du transport du matériel de vote. Dans d’autres localités comme Bambari à l’Est du pays, des populations ont été intimidées. A l’extrême Nord-ouest, à Bouar, Bozoum, Bossangoa, des crépitements d’armes ont été entendus.
Retoqué par la Cour constitutionnelle, le dossier de François Bozizé se révèle une véritable pierre d’achoppement pour tout le processus. Il disait vouloir apporter son soutien à l’opposant Anicet Georges Dologuélé, mais a fini par dévoiler clairement ses accointances avec les rebelles, tout en appelant au boycott du vote. Ce qui corrobore la thèse du Gouvernement et des Nations unies qui le soupçonnent d’être à la tête des groupes armés, pour vouloir perpétrer un coup d’Etat. Le parquet de Bangui a lancé un mandat d’arrêt contre lui et ses complices. Alors que les incursions rebelles se poursuivent, le Premier ministre Firmin Grébada, en treillis militaire effectue la ronde du pays pour galvaniser les troupes centrafricaines appuyées par des mercenaires russes et des troupes rwandaises.
En 2020 le leader du groupe armée 3R Bidi Sidi Souleman «Sidiki Abass» a été ajouté à la liste des sanctionnés de l’Organisation des Nations unies. Sa milice a tué, torturé, violé et déplacé les populations civiles. L’homme semble fortement impliqué dans le trafic d’armes, dans des activités de taxations illégales et s’est engagé dans une guerre avec d’autres milices, à en croire le comité des sanctions. Ce chef rebelle, aurait lui-même, participé à des actes de torture.
Mardi 28 juillet 2020, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité, le renouvellement de l’embargo sur les armes qui a été instauré en Centrafrique en décembre 2013 après l’éclatement des hostilités. Un embargo renouvelé mais allégé. C’est la troisième fois consécutive que l’embargo sur les armes en Centrafrique venait d’être assoupli.
Déjà fragilisée par des conflits sanglants qui remontent à presque deux décennies, la Centrafrique n’a pas été épargnée de la pandémie de COVID-19. Après la détection des premiers cas de coronavirus, le ministre de l’Intérieur a annoncé la fermeture des bars et débits de boisson. Alors que le ministère de la Santé mettait en place, dès le 13 mars 2020 des mesures pour renforcer la prévention et l’hygiène dans les espaces publics.

Gaule D’AMBERT