Au Forum de Dakar sur la souveraineté alimentaire en Afrique, placé sur le thème: «Nourrir l’Afrique: autosuffisance alimentaire et résilience», qui s’est déroulé du 25 au 27 janvier 2023 à Diamniadio, au Sénégal, les chefs d’Etat et de Gouvernement se sont engagés à mettre en place des Conseils consultatifs présidentiels de haut niveau pour superviser la mise en œuvre des Pactes de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles.

Après la cérémonie de clôture, Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), a souligné que ces instances seront présidées par les chefs d’Etat africains. «Adoptant un nouveau mode de fonctionnement, les chefs d’Etat et de Gouvernement ont décidé d’assumer le leadership et la responsabilité de mener personnellement la charge de nourrir leurs pays», a-t-il dit.
La structuration de ces conseils, a précisé le président de la BAD, leurs modes de fonctionnement et toute autre spécificité seront à l’appréciation et à la convenance de chaque chef d’Etat, même ces structures sont appelées à tenir compte du plan de suivi des actions identifiées lors du sommet Dakar 2.
Avec la BAD, co-organisatrice de la rencontre, la Banque islamique de développement, la Banque ouest-africaine de développement, le Fonds international de développement agricole, les Pays-Bas, l’Allemagne et d’autres partenaires au développement venus de tous les coins du monde, ont convenu de soutenir ces pactes en mettant l’accent sur la transparence et les résultats.
Ces pactes mettent également à contribution les secteurs de la pêche avec l’aquaculture, l’élevage pour l’autosuffisance alimentaire… Les partenaires au développement se sont collectivement engagés à allouer 30 milliards de dollars à la mise en œuvre des Pactes de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles au cours des cinq prochaines années.
Les travaux de ce sommet, se sont achevés avec l’adoption de la «Déclaration de Dakar 2», lue à la clôture du Forum par le ministre sénégalais en charge de l’Agriculture. Il a suggéré de mettre sur pied des Conseils présidentiels pour superviser la mise en œuvre des pactes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture, afin d’assurer le suivi des décisions du Forum. Les parties prenantes de la Déclaration ont décidé aussi de «demander à la Commission de l’Union africaine et à la BAD d’assurer le suivi avec les différents partenaires au développement afin de finaliser le soutien». Elles ont suggéré que la Déclaration de ce sommet soit soumise au Sommet de l’Union africaine prévu en février 2023 pour examen. Organisateur de ce sommet en partenariat avec le gouvernement sénégalais, la BAD a annoncé pour sa part un financement de 30 milliards de dollars pour la mise en œuvre «le plus rapidement possible» des stratégies nationales de souveraineté alimentaire et de résilience avec la promesse «de rechercher un appui financier supplémentaire auprès d’autres partenaires et rendre compte du financement global des partenaires au développement».
Ce sommet a réuni des chefs d’Etat, des Gouvernements, le secteur privé, les organisations multilatérales, les ONG et les scientifiques pour relever le défi croissant de la sécurité alimentaire en Afrique. Il a été question lors de ce sommet d’élaborer des dispositifs de financement pour la mise en œuvre de pactes pour l’alimentation et l’agriculture, en collaboration avec les ministres responsables de l’agriculture, les acteurs du secteur privé, les banques commerciales et les institutions financières.

Alain-Patrick MASSAMBA