Les événements qui se déroulent au Soudan, illustrent de nombreux défis sécuritaires auxquels font face les ONG sur place. Un haut responsable de l’ONU a exigé il y a quelques jours des garanties pour acheminer l’aide humanitaire au Soudan, après le pillage de six camions. Exceptés les risques pour leurs équipes, les ONG doivent composer avec de lourdes contraintes bureaucratiques, alors que les combats entre l’armée et les paramilitaires continuent malgré la trêve.
Plusieurs jours après le début du conflit fratricide au Soudan entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, l’acheminement de l’aide humanitaire reste difficile dans le pays. Le responsable de l’ONU pour les affaires humanitaires a réclamé, récemment, des garanties de sécurité au plus haut niveau pour assurer l’acheminement de l’aide, après le pillage de six de ses camions, alors qu’ils se dirigeaient vers le Darfour, dans l’Ouest du pays.
D’après Martin Griffiths, «ces engagements sont une condition préalable à une action humanitaire à grande échelle. Nous avons besoin d’avoir un engagement au plus haut et très publiquement, et nous devrons concrétiser ces engagements par des accords locaux. Les camions pillés transportaient de l’aide humanitaire pour le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM). Avant cela, 17.000 des 80.000 tonnes de stocks alimentaires d’avant la guerre avaient été volés».
«Il est possible, poursuit-il, d’acheminer l’aide humanitaire dans les villes où les réfugiés se sont installés. En revanche, il est beaucoup plus compliqué d’arriver dans les zones touchées par les combats, qui rendent la situation extrêmement dangereuse pour les humanitaires».
L’ONU s’est repliée à Port-Soudan, ville côtière, en raison de la guerre qui déchire le pays depuis le 15 avril, pour rencontrer notamment des responsables des principales agences humanitaires. Les discussions qu’elle a eues dans cette localité et celles qu’elle a eues en chemin à Nairobi ont clairement montré que le désir et la volonté des agences humanitaires d’agir sont plus forts que jamais. Le deuxième aspect est celui de s’assurer que des engagements publics sont clairement donnés par les militaires, afin de protéger les systèmes humanitaires pour qu’ils puissent opérer.

A.-P. MASSAMBA