Depuis le début de l’année, le marché monétaire ne répond plus aux sollicitations du Trésor public congolais comme il y a deux ans. Les taux de couverture et de participation des établissements financiers ont baissé. L’engouement des spécialistes en valeur de trésor connaît une régression. C’est avec la volonté d’améliorer l’intervention de sa couverture sur le marché monétaire que la direction générale du Trésor a organisé une réunion de concertation avec les spécialistes en valeur de trésor, qui sont les établissements financiers agrémentés sur le marché monétaire de la sous-région, notamment les banques. C’était jeudi 4 mai 2023 à Brazzaville.
La réunion, qui a eu pour thème «Amélioration du taux de couverture et de participation des spécialistes en valeur du trésor (SVT) aux émissions des valeurs du trésor: état des lieux et pistes d’amélioration», a été tenue conformément aux bonnes pratiques recommandées dans le cahier des charges avec son réseau de spécialistes en valeur du trésor. Elle a été ouverte par Lambert Ifoko, conseiller fiscalo-douanier du ministre de l’Economie et des finances.
Le Trésor public congolais a été très actif depuis 2017, dans le cadre de concertation avec les spécialistes en valeur du trésor au niveau de la CEMAC, en sollicitant plusieurs fois le marché monétaire sous régional, passant de 13 milliards au terme de sa première année à plus de 1000 milliards de francs CFA en 2023, soit un encourt global de 1828 milliards de francs CFA. Les détails présentés de la répartition ont été: 1500 milliards de francs CFA en Obligations de trésor assimilables (OTA) contre 243 milliards de francs CFA en Bons de trésor assimilables (BTA).
Ouvrant les travaux, Lambert Ifoko a reconnu les capacités du trésor dans ce marché monétaire. «En dépit de cette entrée tardive, le Trésor public congolais est compté à ce jour parmi les trois trésors les plus actifs de la zone CEMAC, en tenant compte des montants levés, de la régularité sur le marché, des taux de souscription et les dépôts dont disposent le plus grand réseau des spécialistes en valeur du trésor de notre zone. Le ministère de l’Economie et des finances déploie des efforts inlassables pour accompagner le trésor dans l’exécution des émissions, l’amélioration de la gestion des titres et son organisation, le renforcement de la communication avec les investisseurs, la réforme en cours sur le compte unique du trésor et le suivi du plan de trésorerie».
A cette première réunion de concertation du trésor de l’année 2023, il a été débattu la question du financement des économies qui devient de plus en plus cruciale, en raison des différentes crises sévissant à travers le monde. Ces crises ont pour corollaire la faible mobilisation des financements extérieurs. Les facteurs qui influencent la participation des spécialistes en valeur du trésor ont été aussi abordés. Ainsi, le marché des valeurs du trésor de la CEMAC est devenu une alternative importante pour le financement des besoins des Etats.
Serge Dino Daniel Gassakys, directeur national de la BEAC a reprécisé l’intérêt du marché. «Compte tenu du rôle d’intermédiation dévolu aux SVT et de la nécessité d’assurer le financement des Etats, il est devenu indispensable d’avoir un cadre règlementaire pour l’évaluation des performances des SVT à travers notamment un cahier des charges. Les différents textes adoptés viennent combler le vide règlementaire et ainsi renforcer la dynamisation du marché des valeurs du trésor de notre sous-région».
La réunion de concertation a permis d’apprécier le respect par les SVT de la CEMAC en général et ceux du Congo en particulier s’ils jouent pleinement leur rôle.

Philippe BANZ