Une étude a évalué l’impact de la réduction des subventions pétrolières sur l’économie congolaise. Ces subventions sont une affectation des ressources censée, permettant aux populations les plus pauvres d’avoir accès aux produits pétroliers à des coûts plus faibles, ainsi qu’aux entreprises. Malheureusement, le constat dégagé montre que ces derniers ne sont pas les premiers bénéficiaires de ces subventions.  C’est à ce titre que les institutions internationales, comme le FMI et le Gouvernement se sont engagés à faire en sorte que ces subventions soient réduites.  D’où une étude, qui a fait l’objet d’un débat lors de sa publication, le 4 avril 2023, à Brazzaville, sous la présidence de Jean-Baptiste Ondaye, ministre de l’Economie et des finances, en présence de Bruno Jean Richard Itoua, ministre des Hydrocarbures et du Pr Mathias Marie Adrien Ndinga, coordonnateur scientifique de cette étude.

Au cours du débat, il a été retenu que les évaluations doivent se poursuivre pour mieux connaître le niveau exact des subventions. La synthèse du rapport a été présentée par le Dr Célestin Tsassa, secrétaire exécutif du cabinet d’études RIEDAC NIESCA. De façon spécifique, l’étude a visé à évaluer l’impact de la réduction des subventions des produits pétroliers sur la structure et le niveau actuels des prix des produits pétroliers au Congo. Les entreprises publiques et privées directement impliquées dans la production, l’importation et la distribution des produits pétroliers ont été évaluées. Les performances des entreprises en général, les prix des autres biens et services et de consommation des ménages, le bien-être des populations et plus spécifiquement des moins nantis ont été mesurés. L’impact de la réduction ou de la suppression des subventions sur les performances des entreprises a été mesuré.

Ce rapport a décrit la situation en se basant essentiellement sur les données du ministère de l’Economie et des finances qui a évalué les subventions pétrolières à 311 milliards de francs CFA au cours de l’année 2022.  L’étude donne des pistes de solutions. Les impacts portent sur une hausse des prix, une augmentation de la pauvreté et des difficultés pour les entreprises qui utilisent beaucoup de carburant dans leur production, notamment les entreprises forestières, les transporteurs, ainsi que le secteur de la production de l’eau et de l’électricité. Les effets de l’augmentation des prix pétroliers peuvent entraîner une inflation impliquant un changement de comportement. Les taux de pauvreté sont évalués entre 30 et 45 %.

Bruno Jean Richard Itoua a proposé plutôt un équilibre pour la stabilisation des prix sur les produits pétroliers que la réduction des subventions.

Clôturant le débat, Jean-Baptiste Ondaye a indiqué que les subventions  des produits pétroliers constituent une charge importante pour les finances publiques. Leur réduction contribuera à limiter le déficit budgétaire, si les poches d’invasion fiscale et les revenus de l’Etat sont traités convenablement.  «La mise en place d’un mécanisme de fixation des prix des produits pétroliers participatifs, c’est-à-dire incluant les corporations des transporteurs, les associations des consommateurs, ainsi que les principaux acteurs de l’aval pétrolier  peut rendre plus flexibles les prix des produits pétroliers, tout en veillant à une montée des effets inflationnistes par une indexation des prix locaux».

Les résultats de l’étude comportent encore quelques incertitudes. Aucune décision ne peut être envisagée, a ajouté le ministre.

Etaient présents à la présentation de ce rapport les ministres Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eude, du Développement industriel, Ludovic Ngatsé, du Budget et Honoré Sayi des Transports, ainsi que Chris Mburu, coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Congo.

Philippe BANZ