Comment La Semaine Africaine est-elle arrivée à Pointe-Noire? De mémoire d’humain, aussi loin que peuvent remonter les souvenirs, on peut affirmer que le bi-hebdomadaire La Semaine Africaine a toujours été distribuée à Pointe-Noire depuis sa création. Il n’y avait certes pas en tant que tel un véritable bureau du journal dans la ville océane.

Mais pendant longtemps, notamment de la décennie 80 jusqu’au début de la décennie 90, ce sont les sœurs religieuses de la Congrégation de la Divine providence de Ribeauvillé qui recevaient le journal à Pointe-Noire et le distribuaient essentiellement aux abonnés, ainsi que dans quelques paroisses où il était mis en vente. C’était sous la responsabilité de la sœur Geneviève Lebreton.
En 1995, Jean Banzouzi Malonga, un chrétien catholique, journaliste au quotidien national Mwéti, est affecté à Pointe-Noire. Il ouvre le bureau régional du Centre de Ressources pour la Presse (CRP) à St Charles Lwanga, dans l’enceinte du Centre diocésain des œuvres (CDO). C’était dans un petit bureau cédé en location par le Père Simon Gérard de la congrégation des Fils de la Charité, avec l’accord de l’Abbé Louis Portella Mbuyu alors Vicaire général du diocèse de Pointe-Noire. Le CRP dont le siège est à Brazzaville (en la résidence des sœurs religieuses de Javoueh) était dirigé par Bernard Mackiza Directeur/Rédacteur en chef de La Semaine Africaine.
Bernard Mackiza qui prenait sa retraite à ce moment-là et Joachim Mbanza qui lui succédait demandèrent à Jean Banzouzi Malonga de sous loger La Semaine Africaine au Bureau du CRP de Pointe-Noire. Pour la première fois, le journal La Semaine Africaine avait un bureau à Pointe-Noire. Avec comme rédacteurs Jean Banzouzi-Malonga, rejoint par Georges Bweillat, journaliste fonctionnaire à Radio Pointe-Noire et qui déjà écrivait dans le journal.
«Je travaillais bénévolement, c‘était pour moi un apostolat. Il n’y avait pas encore Internet, je me souviens que je courais à l’aéroport expédier mes articles à Brazzaville, en les confiant à n’importe quel passager qui me paraissait sympathique. Souvent je lui remettais 500 frs pour payer son taxi. C’était cocasse, mais c’était le seul moyen pour que l’article arrive vite. Par la poste ça pouvait prendre une semaine», raconte Jean Banzouzi -Malonga.
Au début de l’année 1998, après la guerre, le CRP ferma ses portes. Le Père Christian De la Bretesche qui s’était replié à Pointe-Noire ouvre l’agence locale du Forum des Jeunes entreprises du Congo (FJEC). Un bureau commun avec La Semaine Africaine est trouvé au Rond-point Le Gorille.
Préoccupé par ses fonctions au quotidien national Mwéti, Jean Banzouzi-Malonga décline l’offre de diriger officiellement La Semaine Africaine à Pointe-Noire et accepte tout de même d’assumer les responsabilités de la Rédaction. Il est rejoint par d’autres pigistes, notamment Brice Arsène Mankou, Lauryathe Bikouta et Denis Equateur Nguimbi, sous la direction de Prosper Loupoka le premier directeur d’agence que Joachim Mbanza venait de nommer et d’affecter à Pointe-Noire. Ensuite le FJEC et La Semaine Africaine déménagèrent ensemble à Tié-Tié, à côté du Commissariat de police d’arrondissement.
Puis, avec l’autorisation de Mgr Jean-Claude Makaya-Loemba, La Semaine Africaine installa ses bureaux de Pointe-Noire au Centre des Polios, au quartier Foucks.
Excentré et surtout non desservi par aucune ligne de bus à ce moment-là, le lieu paraissait inapproprié pour un journal et surtout inaccessible pour les clients. Le bureau de La Semaine Africaine déménagea une fois de plus en 2003, cette fois-là sur l’avenue de la Révolution, avec Chimène Ndoudi comme secrétaire-caissière et Blaise Samba à la distribution. Puis l’équipe emménagea ensuite sur l’avenue Charles De Gaulle au centre-ville sous la direction de Marcel Bitadi (en remplacement de Prosper Loupoka décédé) et renforcée par Jean-Baptiste Milandou le photographe, Yvon Imbou et Marcel Bouiti, agents commerciaux, et John Ndinga-Ngoma, pigiste à la rédaction.
En 2016, Marcel Bitadi quitte le journal. Jean Banzouzi Malonga prend la direction de l’Agence, cumulativement avec la rédaction sous sa responsabilité. Il installe les bureaux de La Semaine Africaine à l’immeuble Auguste Miakassissa au Rond-point Boundi. «Ici, Albert Mianzoukouta nouvellement nommé Directeur de la Publication de La Semaine Africaine a eu l’ingénieuse idée de renforcer l’équipe de la rédaction par deux jeunes journalistes pigistes fraichement sortis d’école de formation. Il s’agit de Itoua Rabbi Spiritus et Déogratias Madocie Mongo. Nous en avions besoin pour couvrir les nombreux évènements dans toutes les rubriques», dixit Jean Banzouzi- Malonga
Tantôt l’exiguïté des lieux, parfois l’insalubrité des locaux mais souvent les difficultés financières et quelques fois les caprices des logeurs ont été les principales raisons de ces fréquents changements de siège d’agence La Semaine Africaine à Pointe-Noire.
«Pour mettre fin à cette valse, nous avons cherché à nous établir dans l’enceinte de l’Eglise. J’en avais fait un challenge personnel. Albert S. Mianzoukouta, le Directeur de la Publication, m’a fortement appuyé et aidé dans cette quête. Ainsi, malgré les immenses besoins du diocèse en locaux, Mgr Miguel Olaverri a été attentif à notre demande. Il nous a cédé un local à l’archevêché depuis le lundi 3 mai 2019. Merci Monseigneur !
C’est un bureau tout de même exigu et hélas de location! Compte tenu des difficultés financières du journal, mes collaborateurs souhaitaient ou s’attendaient plutôt à un local gratuit, avec juste une participation aux frais, notamment d’électricité, d’eau, etc…Mais bon, au moins on a l’avantage d’être maintenant à l’archevêché, au cœur de l’information religieuse ou de l’Eglise locale», explique Jean Banzouzi-Malonga, le chef d’Agence.
On peut, pour ainsi dire, que les bureaux de La Semaine Africaine à Pointe-Noire sont à la sacristie !
Depuis toujours, le journal est devenu la référence de la presse écrite nationale à Pointe-Noire. Il passe dans l’opinion publique locale comme le meilleur journal, tant du point de vue de son contenu que de sa présentation. Les lecteurs apprécient favorablement sa ligne éditoriale.

Paul TCHIOMVO