En partenariat avec le groupe de la Banque africaine de développement (BAD), le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et du secteur informel, a organisé du 17 au 18 mars 2022, la troisième édition des Assises nationales de l’entrepreneuriat au Congo, sous le thème: «L’entrepreneuriat féminin au cœur de la relance, de la diversification économique et de la création de richesses en République du Congo».

Les travaux d’ouverture de ces Assises étaient placées sous le patronage d’Anatole Collinet Makosso, Premier ministre, en présence de Mme Jacqueline Lydia Mikolo, ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et du secteur informel; Mme Belmonde Dogo, ministre ivoirienne de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté; les membres du Gouvernement congolais; des représentants des institutions nationales et internationales; de la société civile et des entrepreneurs, etc.

Les participants
Les participants

En choisissant pour thème de cette troisième édition: «L’entrepreneuriat féminin au cœur de la relance, de la diversification économique et de la création de richesses en République du Congo», le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et du secteur informel a voulu mettre en relief la résilience dont les femmes continuent de faire preuve au moment où la COVID-19 et ses variants aussi insaisissables et perturbants au quotidien semble être mieux maitrisée.
A vrai dire, cette 3e édition des ANEC se projette résolument vers l’avenir et que la relance que la République appelée de tous ses vœux passe forcément par la multiplication de ce cadre d’échanges qui est, non seulement l’occasion pour les acteurs directs, à savoir les entrepreneurs, de se rencontrer, mais également et aussi pour les autorités étatiques de mieux cerner et d’identifier leurs besoins.
Dans son allocution, Mme Jacqueline Lydia Mikolo s’est dite fière d’avoir accompli la mission qui lui a été confiée par le Gouvernement en organisant ces éditions, dans un contexte particulièrement difficile.
Tout en circonscrivant les contours de ces Assises, elle a dégagé son objectif général: «La promotion et le développement d’un environnement favorable à l’entrepreneuriat national».
Pour elle, la mise en place de la Maison de l’entreprise du Congo (MEC) devant servir de plateforme de coordination des interventions publiques, privées et de la société civile en faveur de l’entreprise au Congo reste un objectif final. «Comme lors des Assises passées, les présentes serviront à identifier certaines lacunes que nous nous attèlerons à combler dans les mois et années à venir», a fait savoir Jacqueline Lydia Mikolo.
Parmi celles-ci, la ministre a épinglé le défaut d’expertise dans plusieurs métiers et la faiblesse des capacités en gestion. «Pour y remédier, nous sommes en cours de discussion avec la Chambre des métiers et de l’artisanat de France pour la formation continue et le compagnonnage de nos artisans», a-t-elle expliqué.
La patronne des PME congolaises a également déclaré que de multiples projets de partenariats sont en cours, afin de multiplier les opportunités, renforcer l’accès à l’entrepreneuriat et améliorer l’accompagnement de ceux qui osent entreprendre.
Ce faisant, elle a indiqué que l’entrepreneuriat féminin est une niche peu exploitée au Congo pour diversifier l’économie et accroître la croissance. «Les attitudes sociétales et les normes sociales empêchent encore certaines femmes d’envisager la création d’entreprises, tandis que des obstacles systémiques font que de nombreuses entrepreneurs restent confinés à des micro-entreprises opérant souvent dans l’économie informelle. Cette situation, non seulement limite leur capacité à gagner un revenu pour elles-mêmes et leurs familles, mais restreint également leur vrai potentiel pour contribuer au développement socio-économique, à la création d’emplois et à l’amélioration de l’environnement des affaires».
Elle a estimé que la mise en place de mécanismes favorisant l’entrepreneuriat féminin par la suppression de barrières telles que les lois discriminatoires, les us et coutumes ainsi que les contraintes de temps dues aux responsabilités familiales et domestiques, offrira davantage de possibilités de croissance aux entreprises durables portées par les femmes.
D’après la ministre, les femmes constituent aujourd’hui le fer de lance de la réussite de l’économie de demain «que nous voulons bâtir. Investir dans les femmes est donc l’un des moyens les plus efficaces d’atteindre l’équité et d’assurer une croissance économique inclusive et durable dans le pays».
Initiées en 2016, ces Assises visent, entre autres objectifs, de faire du Congo un pays accueillant pour les entrepreneurs et de susciter des vocations entrepreneuriales en milieu jeune, de façon à créer une nouvelle dynamique économique génératrice de croissance et d’emplois. «Réfléchir aujourd’hui pour trouver des solutions et les mécanismes de leur promotion à travers ces Assises est le moyen le plus sûr de construire l’avenir, l’avenir de notre jeunesse et de notre pays», a déclaré Anatole Collinet Makosso, en ouvrant les travaux.
Il s’est réjoui de l’engouement constaté depuis la première édition, autour de la création des entreprises:1843 (2017), 1435 (2018), 2112 (2019) et 2303 (2022). Au niveau des déclarations par secteur d’activités, le secteur primaire représente 3%, le secteur secondaire 8% et le secteur tertiaire 89%.
Au plan de la répartition par forme juridique en 2020, par exemple, les données statistiques montrent, a précisé le Premier ministre, la prédominance des entreprises individuelles (73,8%), dont 63,2% pour les entreprises individuelles congolaises et 10,6% pour les entreprises individuelles étrangères; 22% des sociétés à responsabilité limitée. Les autres formes juridiques ne représentent que 4,2%.
Concernant la répartition des déclarations par sexe en 2020, 71,1% sont faites par les hommes, tandis que 28,9% le sont par les femmes, soit à peine moins d’un tiers. ‘D’où l’intérêt de ces Assises desquelles ont émané des solutions aux nombreuses problématiques des thématiques retenues dans les différents panels: «L’entrepreneuriat féminin: l’agro-business, secteur du développement économique en période de COVID-19 et post-COVID-19»; «Les dispositifs d’accompagnement financier pour nos TPE/PME»; «Les mesures incitatives pour nos TPE/PME en matière de fiscalité dans un contexte de relance et de diversification de l’économie».
Anatole Collinet Makosso a rappelé l’importance de la prise en charge financière et non financière des très petites, petites et moyennes entreprises dans la réalisation du PND 2022-2026.
Au terme de ces assises, il a été recommandé de rendre encore plus accessible l’écosystème PME aux femmes et jeunes porteurs de projets; encourager à la formalisation pour renverser la tendance des 29% d’entreprises formelles dirigées par les femmes; former et structurer les femmes rurales en groupements pour une intégration progressive et adaptée par les femmes; mettre en œuvre des modèles de financements innovants et adoptés aux activités génératrices de revenus des acteurs du secteur informel en général et de femmes en particulier; digitaliser l’ensemble des procédures de création d’entreprises et de délivrance de cartes d’artisans.
En rapport à ces Assises, le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et du secteur informel promet d’organiser dans les prochains jours, la caravane de l’entrepreneuriat et la concertation public-privée avec le secteur privé; le lancement des activités d’impulsion pour les entrepreneurs à travers les incubateurs ayant signé les conventions de partenariat avec le FIGA; la foire internationale de l’artisanat du Congo d’ici le mois d’août 2022 et la digitalisation de l’ACPCE.
A signaler qu’au cours de ces Assises, il y a eu une exposition des créations féminines.

Cyr Armel YABBAT-NGO