Le premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UAPDS), Pascal Tsaty-Mabiala, a présenté mardi 14 févier 2023 au siège de son parti, à Diata, dans le premier arrondissement Makélékélé, ses vœux de nouvel an à la presse. Dans son discours de 7 pages, le leader de l’opposition n’a pas épargné le pouvoir.

C’est un premier secrétaire de l’UPADS détendu et gai qui s’est adressé à la presse, en présence de quelques cadres de son parti et leaders de l’opposition. Pour Pascal Tsaty-Mabiala, ce rituel veut exprimer la reconnaissance du travail des journalistes au service de la démocratie. «Votre profession participe, en effet, d’une manière décisive à la formation de l’opinion publique. En tant que quatrième pouvoir, vous avez la haute charge et l’impérieux devoir de garantir et de promouvoir la démocratie et d’imposer chaque jour votre espace de liberté quel qu’en soit le prix», a-t-il déclaré, tout en reconnaissant les risques que courent les journalistes dans l’exercice de leur métier face à l’extrémisme et à l’intolérance.
Pour lui, le carnage à Paris, le 7 janvier 2015 au siège du journal Charlie hebdo, est l’illustration parfaite de la dangerosité du métier de journaliste qui se couple en Afrique avec la «volonté du pouvoir politique d’assujettir la presse par un contrôle direct ou insidieux de l’information».
Malgré toutes ces menaces, Pascal Tsaty-Mabiala pense qu’il appartient aux journalistes de défendre leur liberté, de protéger leur profession et d’en être fiers. «Le silence de la presse ou son inaction est un recul de la démocratie, mieux la stagnation de la nation».
Pour cela, «tous les griots et flagorneurs infiltrés dans votre corporation, qui rivalisent par des discours dithyrambiques, ne devraient-ils pas être stigmatisés et honnis afin de conserver les vertus de la profession ?», a-t-il poursuivi.
Le premier secrétaire de l’UPADS a salué le courage de tous les journalistes qui se battent au côté du peuple, «au nom de la raison, de la justice et du respect des valeurs éthiques et morales». Il a particulièrement félicité l’ancien directeur de Vox Tv, Arsène Sévérin qui, par son attachement aux valeurs du journalisme, «a choisi de défendre la profession et le pluralisme d’opinions».
Tout en reconnaissant au CSLC son rôle de régulateur de la presse, l’UPADS l’invite à exercer sa mission constitutionnelle dans le strict respect de la loi afin de garantir aux Congolais le libre et l’égal accès à tous les médias. «C’est une évidence, sans une presse indépendante, courageuse et engagée, il n’y a pas de démocratie», a-t-il fait savoir.
Pascal Tsaty-Mabiala a appelé les journalistes à aider la démocratie congolaise à s’affirmer de manière définitive. «Ainsi, vous rendrez service à la nouvelle génération, à nos jeunes qui doivent pleinement participer à la vie politique et citoyenne de la République…Courage face aux difficultés qui jonchent le parcours de votre profession. Le combat pour la démocratie et la liberté n’ont pas de prix. J’ai bon espoir que le triomphe sera au rendez-vous».
Parlant du Congo, le premier secrétaire de l’UPADS a dressé un constat plutôt mitigé. «Les Congolais sont lassés des promesses et des projets qui n’aboutissent pas, et donc n’améliorent guère leur quotidien. Les douze travaux d’Hercule envisagés par le Premier ministre lors de la présentation de la politique générale de son Gouvernement, en 2021, pourraient bien ressembler aux graines d’un chapelet dont l’usage est destiné à dire une messe de requiem. Le comble, pendant que les Congolais attendent toujours que soient élucidées les affaires dites des biens mal acquis et des Panamas Papers qui ont tant défrayé la chronique et demeurent pendantes, grand est leur désarroi d’apprendre les révélations d’une extrême gravité faites par le journal français Libération, dans ses parutions des 11 et 12 janvier 2023, lesquelles révélations font état d’une enquête liée aux activités opaques attribuées à la société de courtage pétrolier Orion Oil, propriété de Lucien Ebata», a-t-il dit.
Tout en soutenant que son parti prenait au sérieux les allégations du journal Libération, l’UPADS exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire pour établir les responsabilités ou réhabiliter les présumés accusés en cas de dénonciation calomnieuse ou de diffamation.
A ce titre, il a invité le PCT, ainsi que le Gouvernement de la République, à aller au bout de leur logique, celle d’engager les poursuites judiciaires envisagées à l’égard du journal Libération, afin d’apporter la contradiction nécessaire devant le juge et prouver l’innocence des personnalités citées.
Le premier secrétaire de l’UPADS a également invité le procureur de la République à s’auto saisir de cette affaire en vue de prouver à l’opinion qu’il n’existe pas au Congo deux formes de justice, celle qui sévit pour les faibles d’une part, et celle qui protège une certaine classe d’autre part.
Il a, en outre, approuvé la déclaration des partis politiques de la majorité présidentielle du 4 avril 2018, dans laquelle le principe de l’application de la sanction contre les antivaleurs avait été affirmé.
Et de demander la mise en œuvre effective des conclusions du FMI qui invitait le pays en 2019 à renforcer la transparence dans le secteur pétrolier, par la publication des rapports sur les contrats et sur la vente des ressources pétrolières.
Pascal Tsaty-Mabiala a fixé les objectifs que s’est assignés son parti en 2023. Et a appelé au rassemblement, à l’unité et à la réconciliation au sein du parti. «Je ne saurais penser ni croire qu’il soit sincère de se proclamer Lissoubiste et de ne pas participer à la vie de l’outil de combat politique que Pascal Lissouba a créé et nous a légué, quel que soit le prétexte…L’agenda 2023 du parti éclaire le chemin à parcourir et situe la nature du combat à mener afin de redonner à notre parti son poids réel dans le paysage politique congolais. La reconquête de ses fiefs électoraux, la poursuite de son implantation sur l’ensemble du territoire national et la sortie de son isolement extérieur, constituent l’axe principal dudit agenda dont l’ambition est à la mesure des défis à relever», a-t-il conclu.

Cyr Armel YABBAT-NGO