Après «Un destin brisé» (roman), en 2014, et «L’aveu», (recueil de nouvelles) en 2018, l’auteure Prestige Itsoukou vient de mettre sur le marché du livre une troisième production : «L’Emeraude d’outre-mer», parue aux éditions Langlois Cécile (LC) en France en juin 2020. La nouvelle œuvre a été présenté et dédicacé le 10 mars dernier, à l’occasion des rencontres littéraires, à l’Institut Français du Congo (IFC). C’était en présence de nombreux écrivains congolais parmi lesquels Florent Sogni Zaou.

L’Emeraude d’outre-mer est un roman-fiction écrit sur 132 pages. Il raconte la rencontre de deux cultures. Dans ce livre qui a pris trois ans dans l’atelier d’écriture, Prestige Itsoukou retrace l’histoire d’amour d’Anna et Z. Deux étudiants qui se rencontrent en Allemagne. Anna est d’origine africaine et Z d’origine syrienne.
L’héroïne Anna est partie étudier à Munich, laissant au pays son copain Habib. Au fil du temps la relation s’est rompue, puisque l’un ne répondait plus aux appels de l’autre, jusqu’à ce qu’Anna tombe sur une rivale qui lui avoue qu’elle attendait un enfant d’Habib.
De cette déception est née une nouvelle relation avec un Syrien, Z. Parti pour des études, Anna se retrouve enceinte. Voilà toute la déception des parents.
Cette déception est décrite dans les pages 45 et 46. Le papa dit : «oublie- moi à partir de maintenant, tu n’es pas un enfant digne, tu es une honte, un investissement nul». Cette œuvre soulève la question de savoir jusqu’à quel âge les parents peuvent considérer leurs enfants comme des enfants, jamais comme des majeurs.
Au fil des pages, l’auteure relève la beauté, mais aussi la délicatesse du brassage des cultures.
En parcourant l’ouvrage, on découvre l’histoire d’une chrétienne qui s’amourache d’un musulman. «Le fond du texte, c’est le mariage des cultures qui n’est pas toujours facile», a souligné Prestige Itsoukou.
La problématique du mariage tant coutumier que civil est soulevée. L’acceptation de l’autre comme un autre «moi» est mis en exergue. Le roman se termine par une note dramatique en évoquant la guerre de Syrie ainsi que le terrorisme comme mal du siècle.
Le nouveau roman a retenu l’attention de l’auditoire, qui a voulu savoir pourquoi l’auteure écrivait sur des pays qu’elle n’avait jamais visités. «Je dirai qu’il y a plusieurs manières de visiter un pays. Pour moi, la manière la plus simple, c’est le livre. J’ai commencé à aimer l’Allemagne à partir d’un roman intitulé ‘‘Hantise’’. Dans ce roman, on vous décrit avec précision la ville de Munich. Lorsque l’idée m’est venue d’explorer un pays que j’avais visité, j’ai porté mon choix sur la ville de Munich», a-t-elle déclaré.
L’écrivain Jessy Loemba, qui a assuré la modération à cette cérémonie, a apporté de l’eau au moulin l’autrice: «L’écrivain congolais Prince Harly Matoko a publié, en 2015, un recueil de nouvelles fabuleuses titré «Un voyage à New-York». Il n’a jamais été dans cette ville». «Nous sommes heureux de faire la promotion des auteurs congolais. Nous étudions, généralement, dans nos programmes d’enseignement, les auteurs étrangers. Voilà un espace qui nous est donné pour parler des auteurs congolais», a-t-il ajouté. C’est tout l’intérêt des rencontres littéraires, a-t-il conclu.
Née le 19 mai 1991, Prestige Itsoukou est évolue à l’hôpital de Makélékélé dans le 1er arrondissement de Brazzaville.

Germaine NGALA