On y est ! Du 8 au 23 mars 2024 Accra accueille les treizièmes Jeux africains. Les pays ténors du continent voudront y tenir leur rang. Quant au Congo, berceau de l’Olympisme en Afrique, il ne pouvait pas se permettre de faire faux bond. Ses sportifs sont forcément dans la capitale ghanéenne, mais avec quelle ambition ?
Le Congo n’espère pas grand-chose. Ses sportifs souffrent toujours de lourds handicaps. «Leur préparation a été chaotique et bâclée», regrette un dirigeant de fédération. Faute d’argent, semble-t-il. «C’est le même refrain qu’on nous rabâche régulièrement comme si le Congo est le pays le plus pauvre du continent», se désole-t-il.
Malgré tout, il fallait se rendre à Accra. Seules dix fédérations, sur plus d’une vingtaine, représenteront le Congo. Il s’agit de l’athlétisme, du badminton, de la boxe, du football, de la natation, du karaté, du judo, du tennis de table, des luttes associées et, enfin, du taekwondo. On le voit : le handball sera absent, sans qu’on explique pourquoi. Alors que cette discipline fut, naguère et pendant longtemps, valeur sûre du Congo dans les compétitions omnisports.
Mais l’essentiel ne sera pas seulement de participer. Il va falloir faire mieux qu’à Rabat en 2019 où le Congo avait fait piètre figure en ne ramenant qu’une petite médaille d’argent et deux de bronze. Pourtant, quatre ans plus tôt à Brazzaville, le Congo était entré par la grande porte dans le gotha continental. Il avait engrangé plus d’une trentaine de médailles, dont huit en or, pour une sixième place au tableau général des médailles.
Le principal espoir du Congo repose sur Natacha Ngoye Akamabi, la sprinteuse (100 et 200 m féminin). Mais la partie s’annonce délicate. Les sportifs congolais ne se sont guère illustrés ces derniers mois dans les compétitions internationales. De toute façon, peu de fédérations ont été autorisées à participer aux compétitions organisées par leurs Confédérations respectives. «Le ministère en charge des sports ne délie les cordons de la bourse que pour le football», note un autre dirigeant. «Pour des résultats ridicules», ajoute-t-il. Il y a donc de fortes chances que les athlètes congolais passent encore au travers, comme à Rabat. «Ce serait un désastre si le pays rentre bredouille d’Accra, mais on l’aura mérité», conclut-il.

Francky SOUAPIBOU