Après l’ambassadeur de Russie et de Chine au Congo, le tour est revenu à Philippe Mvouo, président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), de répondre samedi 13 mars dernier, à Brazzaville, aux questions brûlantes de l’heure des journalistes. L’élection présidentielle de 2021, la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur profession, la redevance audiovisuelle (RAV), la formation des journalistes. Cette nouvelle rubrique créée par l’Agence congolaise de l’information (ACI) est «une nouvelle vision transparente et globale des faits réels qui font l’événement», a fait savoir Wilfrid Anasth Mbossa, son directeur général.

Avant d’aborder la question électorale sur laquelle il a été prolixe, le président du Conseil supérieur de la liberté de communication, sublimant la femme donatrice de vie en ce mois de mars qui lui est consacré, a félicité l’Agence congolaise d’information qui par cette innovation révolutionne les habitudes. Une manière d’informer autrement!
Abordant l’élection présidentielle de 2021, présentement dans sa phase de campagne, laquelle défraie la chronique, Philippe Mvouo en a fait une lecture mitigée qui peut se résumer ainsi: Malgré le travail de conscientisation des acteurs politiques et de la société civile sur «l’hygiène électorale», de juillet à octobre 2020 autour de la communication sociale pour permettre aux différents acteurs d’encadrer leurs militants et sympathisants, de leur enseigner le vote pour éviter les dérives; les acteurs politiques ont brillé par le non-respect de ces enseignements, par des campagnes déguisées, des donations d’argent aux candidats… Et les journalistes qui devraient assurer le relais de cette campagne se sont montrés peu actifs. Loin de se souvenir des fondamentaux de leur métier: collecter, traiter et diffuser la vraie information, ils se sont contentés de diffuser des campagnes déguisées. Et dans le déroulement de la campagne, il est regrettable de constater que les effigies des candidats soient affichées avec d’autres personnes ou avec un logotype qui n’est pas le leur. Avec le candidat-président qui n’est plus à présenter, cela peut se comprendre, mais pour les novices, il est bien difficile de savoir qui est qui sur une banderole ou une affiche où l’image du candidat est superposée à côté de celle de tierces personnes. Ce qui prête à confusion, quand on sait que «chez nous, il n’y a pas de candidats président et vice-président». En outre, «je suis malheureux pour cette campagne parce que je ne vois pas les candidats développer leurs idées, leurs projets de société. Il n’y a que du vacarme», a fait savoir Philippe Mvouo. Il a ajouté, parlant de la sécurité des journalistes en période électorale, que le journaliste devrait être son premier protecteur, à travers les règles d’éthique et de déontologie…
In fine, «La rubrique ‘’Intervention des auteurs externes’’ est une rubrique qui met de l’espace à disposition des hommes qui connaissent bien le pays et qui peut être au plan international n’ont jamais le privilège de donner leurs idées, d’une manière exhaustive en ce qui concerne l’actualité…Cette initiative que nous avons enclenchée consiste donc à développer les questions d’actualité, à apporter le maximum nécessaire pour que l’image de notre pays soit effectivement vue et appréciée favorablement», a expliqué le directeur général de l’ACI.

Marcellin Mouzita