Enlevé par des djihadistes en 2016 au Burkina Faso, le médecin-chirurgien australien Kenneth Elliott a été libéré sain et sauf le 19 mai dernier après sept ans de captivité. Il a géré pendant plus de quatre ans un hôpital qu’il avait fondé avec son épouse dans le Nord du Burkina Faso. Agé de 88 ans, le médecin-chirurgien est rentré à Perth, sa ville d’origine en Australie-occidentale.

Avec son épouse, ils avaient été enlevés par Ansar Dine, un groupe lié à Al-Qaïda dans la nuit du 15 au 16 janvier 2016 à Barabouté près de la frontière avec le Niger. Sa femme Jocelyn avait été libérée le mois suivant. Pendant des années, Kenneth Elliott a travaillé à Kalgoorlie, avant de partir pour le Bénin en 1967. Là, il rouvre un hôpital et y travaille pendant quatre ans.
La grande œuvre de sa vie commence au début des années 70. Avec son épouse, il fonde en 1972 un hôpital à Djibo au Burkina Faso, une ville située près de la frontière avec le Mali et le Niger où il se rend dans le cadre d’actions humanitaires. Il ouvre un centre de santé d’une capacité de 120 lits. Tous deux administrent pendant plus de quarante ans ce centre, le seul à des centaines de kilomètres. Le Dr Elliott était le seul chirurgien d’une région où vivent deux millions de personnes, avec son épouse, ils donnaient à leur action une portée missionnaire.
A Djibo, le couple était apprécié par les locaux. En 2016, le Président burkinabé Marc Rock Christian Kaboré avait salué toute une vie au service du Burkina, remerciant le couple pour son action au profit des plus démunis sur le plan de la santé dans les zones difficiles du pays. La même année, le Dr Elliott avait reçu la nationalité burkinabée. Libre, il retrouve sa famille, après de nombreuses années passées loin de chez lui.

Alain-Patrick MASSAMBA