Une centaine de journalistes s’est rassemblée pour manifester leur colère suite au jugement rendu par la Cour d’appel de Tunis condamnant à 5 ans de prison le journaliste Khalifa Guesmi. Il est accusé d’avoir divulgué des informations, en violation des dispositions de la loi anti-terroriste et du Code pénal. Après avoir refusé de livrer ses sources aux autorités tunisiennes dans le cadre d’une enquête sur le terrorisme, le journaliste Khalifa Guesmi exerçant à Radio Mosaïque avait été condamné mardi 16 mai 2023 à 5 ans de prison. Le syndicat des journalistes tunisien très choqué de la décision a organisé pendant des jours un «rassemblement de colère» pour protester cette condamnation ainsi que pour la liberté de la presse comme menacée en Tunisie. «C’est un jugement sans précédent et l’un des plus lourds dans l’histoire de la presse tunisienne», a déclaré le syndicat des journalistes.
«Message terrifiant qui est adressé aux journalistes et aux médias tunisiens: celui d’un bâillonnement affiché de la liberté d’expression et de l’exercice du métier de journaliste» selon Khaled Drareni, représentant de Reporters sans frontière (RSF) en Afrique du Nord. «Nous sommes des journalistes et non pas des terroristes» est le slogan qu’ils ont adopté pour cette affaire.
A rappeler que le directeur de Radio Mosaïque, Noureddine Boutar était emprisonné depuis le mois de février ainsi que 17 autres journalistes qui sont poursuivis par la justice en dehors des droits de la presse, explique le syndicat des journalistes tunisiens.
A noter que Khalifa Guesmi avait été d’abord condamné le 29 novembre 2022 à un an de prison ferme sur la base de la loi antiterroriste suite à l’affaire de publication d’une information qu’il avait obtenue d’une source sécuritaire.

Princesse GRACIASS
(Stagiaire)