La capitale du Cameroun, Yaoundé, a abrité le 6 octobre dernier la réunion du comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMEAC). Le recrutement des agents d’encadrement supérieur à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC)a constitué la trame de fond de cette réunion de pilotage au cours de laquelle les participants ont passé en revue l’état global des différentes économies des pays membres de la communauté. Les ministres Jean-Baptiste Ondaye, de l’Economie et des finances, et Ludovic Ngatsé, du Budget et du portefeuille public, y ont pris part.

Le président de la Commission de la CEMAC, le Gouverneur de la BEAC et les responsables des institutions communautaires y étaient présents aux côtés des ministres de l’Economie, des finances et du budget de la communauté.
Face à ses homologues, Jean-Baptiste Ondaye a présenté la situation macroéconomique du Congo, le Programme avec le FMI et les difficultés auxquelles le pays fait face dans l’exécution de ce programme.

Le ministre Jean-Baptiste Ondaye et ses homologues ministres du Gabon et du Tchad. (En haut) et pendant la réunion (en bas)
Le ministre Jean-Baptiste Ondaye et ses homologues ministres du Gabon et du Tchad. (En haut) et pendant la réunion (en bas)

Le ministre a indiqué qu’après deux années consécutives de récession (2020 et 2021), le Congo renoue avec la croissance qui devrait s’établir à 2,6% en 2022 et projetée à 6,0% en 2023.
Cette performance, a-t-il dit, «serait liée à la bonne tenue, d’une part, du secteur pétrolier (0,2% en 2022 et 8,9% en 2023), suite à la reprise de l’investissement dans le secteur et l’entrée en production du champ pétrolier BOATOU, attendue en 2023; et d’autre part, au rebond du secteur hors pétrole avec la mise en œuvre du Plan national de développement (PND) qui vise entre autre à la diversification de l’économie nationale, à la poursuite du programme avec le Fonds Monétaire International et du Programme des réformes économiques et financières de la Communauté des Etats Membres de l’Afrique Centrale (en sigle PREF-CEMAC)».
S’agissant de l’inflation, Jean-Baptiste Ondaye a signifié qu’elle est essentiellement due à la perturbation des circuits d’approvisionnement causée par le conflit ukrainien, «en exerçant de fortes tensions sur le niveau des prix qui se situerait à la frontière de la norme communautaire de 3%».
Sur la situation de mise en œuvre des programmes, notamment le PREF-CEMAC et celui avec le FMI, obtenu en avril 2018 après de longues négociations, ralenties par la question de la viabilité de la dette, le ministre a fait savoir que ce dernier avance. «Certes, avec beaucoup de points de satisfaction, mais aussi avec des exigences d’efforts sans cesse renouvelés en vue du respect des repères de celui-ci».
Il a insisté sur les efforts à réaliser par le Gouvernement pour se conformer aux exigences du programme. Il s’agit de la maîtrise des dépenses courantes et d’adapter les dépenses d’investissement à la capacité d’absorption du capital de l’économie nationale; l’avancement des réformes structurelles qui reste essentiel pour favoriser la croissance inclusive et l’inclusion sociale. «A ce sujet, l’amélioration du climat des affaires et de la gouvernance reste essentielle pour soutenir la diversification économique, mobiliser les investissements et promouvoir une croissance tirée par le secteur privé».
Pour lui, les difficultés rencontrées dans l’implémentation du PREF-CEMAC sont les mêmes que celles avec le programme du FMI. «Il s’agit essentiellement des problèmes liés à la politique budgétaire et aux réformes structurelles qui constituent le talon d’Achille dans l’exécution de nos programmes», a-t-il conclu.
A l’issue de cette réunion, les experts ainsi que les partenaires techniques et financiers se sont joints aux ministres en consultation tripartite, afin de préparer l’assemblée annuelle FMI-Banque Mondiale qui se tiendra, du 10 au 16 octobre prochain, à Washington, aux Etats-Unis.

Cyr Armel YABBAT-NGO