Décédé le 29 octobre 2021 en France et inhumé à Sibiti dans le département de la Lékoumou le 26 janvier 2022, l’ancien Premier ministre chef du gouvernement Clément Mouamba, reste encore présent dans la mémoire collective. La patrie reconnaissante qui ne l’a pas oublié, l’a commémoré à travers une messe samedi 19 mars, en la cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville, jour de la solennité de Saint Joseph, époux de la Vierge Marie. Cette messe à laquelle a participé le président Denis Sassou-Nguesso était présidée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, en présence de Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala. Elle symbolise le 40e jour de la mort du défunt.

La nation a choisi la cathédrale de Brazzaville pour prier en mémoire de son digne fils Clément Mouamba, qui l’a servie avec loyauté et abnégation, et qui a gravé au sein de la société congolaise des souvenirs inoubliables. La commémoration de cette grande figure d’administrateur, de politicien et de dirigeant exemplaire a coïncidé avec la solennité de Saint Joseph époux de la Vierge Marie, qui a lui aussi brillé par le bon exemple.

Le Président de la République participant à la messe
Le Président de la République participant à la messe

Au cours de cette messe à laquelle ont également participé le président du Sénat Pierre Ngolo, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso et les membres de son gouvernement, d’autres membres des corps constitués, les parents, amis et connaissances du disparu, le peuple de Dieu a été nourri par l’enseignement de l’abbé Donatien Bizaboulou, vicaire épiscopal chargé des vocations, des séminaires et du clergé qui a notamment exalté les qualités humaines du défunt.
Bâtie sur trois pistes (la force de la coutume: la coutume de monter à Jérusalem, la figure exemplaire de Joseph, la Loi/la Foi), l’homélie de l’abbé Donatien Bizaboulou a fait ressortir les grands traits des deux personnages, Saint Joseph et Clément Mouamba, chacun selon la manière dont il a mis au service ses talents et charismes. Le prêtre a précisé que dans la coutume congolaise, commémorer c’est «se souvenir du défunt et prier pour le défunt; c’est se souvenir de ce grand commis de l’Etat dont les grandes fonctions assumées: directeur de banque, ministre du Plan, ministre des Finances et tout dernièrement Premier ministre; c’est ne pas aussi oublier ce père de famille très attentionné, très relationnel, très pacifique, très généreux». Il a indiqué que le sens aigu de l’amitié du défunt chef du gouvernement «n’a jamais été pris en défaut, et que «le témoignage reste unanime sur les qualités humaines de M. Clément Mouamba de Brazzaville à Sibiti ainsi que sur toute l’étendue du territoire du Congo».
Mettant en exergue l’identité chrétienne du disparu, l’abbé Donatien Bizaboulou a affirmé que «faire oraison de l’illustre défunt c’est prier pour ce chrétien qui a exercé la plus haute forme de charité en assumant de grandes fonctions publiques. La politique quoique très salissante n’est pas du tout sale. Le Pape François a repris la sublime définition du Pape Pie XI de la politique: La politique est la forme la plus élevée de la charité».
En guise d’exhortation, l’abbé Donatien Bizaboulou a souhaité que le courage évangélique de Joseph, sa lucidité confiante et sa totale oblation à la mission acceptée soient pour Clément et chacun de nous, «un stimulant pour notre engagement dans la société et un aiguillon pour le respect de notre devoir civique, civil et ecclésial». Et que cette eucharistie «aide Clément à entrer dans la Clémence».
A l’issue de la célébration eucharistique, quelques-uns de ceux qui ont connu l’illustre disparu ont témoigné de lui, en lui rendant sans conteste hommage pour ses qualités humaines. Parmi eux, l’ancien ministre Rigobert Maboundou, qui a cheminé avec l’homme, et qui, le 25 janvier 2022 au palais des congrès de Brazzaville, avait déclaré dans son oraison funèbre que «Clément était vraiment clément».

Aristide Ghislain NGOUMA