Le ministère de la Santé et de la population en partenariat avec la représentation de l’OMS au Congo, a organisé le 2 décembre 2021 un atelier relatif à la présentation du rapport de la revue de la Stratégie intégrée pour la santé maternelle, néonatale, infantile et de l’adolescent au Congo. Il en ressort que l’amélioration de la santé maternelle demeure un pari malgré les efforts fournis ces dix dernières années par le Gouvernement et ses partenaires. C’est dans ce cadre que le Programme national de développement de la santé (PNDS) 2018-2022 a fait de l’amélioration de la santé maternelle une de ses priorités.

Chaque année, plus de 350.000 femmes décèdent des suites de complications évitables liées à la grossesse ou à l’accouchement. Seulement 1% de ces décès surviennent dans les pays à revenu élevé. Ce tableau montre l’importance de ce problème pour les pays en voie de développement comme le Congo.
Parmi les causes de ces décès, plus de 70% dans le monde proviennent des hémorragies, des troubles liés à l’hypertension, des infections, des avortements pratiqués dans de mauvaises conditions de sécurité et des dystocies.
S’agissant de la situation des enfants, environ 8 millions meurent des causes évitables dont 20% des moins de 5 ans. Ces décès sont dus à des infections aigues des voies respiratoires, et 40% meurent chaque année du paludisme, notamment dans des pays endémiques.
Pour le conseiller en santé du représentant de l’OMS au Congo, Nouhou Hamadou, la plupart des décès maternels pourraient être évités grâce à des soins médicaux de bonne qualité, accessibles et en temps voulu et, surtout, abordables financièrement. «Une telle situation ne pouvait laisser indifférent la communauté africaine et internationale. C’est pourquoi, en septembre 2015 le secrétaire général des Nations Unies a lancé la Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants, afin de renforcer la résilience des systèmes de santé et d’améliorer la qualité des services et leur accessibilité en faveur des femmes, des enfants et des adolescents», a rappelé Nouhou Hamadou.
La stratégie qui a fait l’objet de l’atelier a été élaborée en 2017 avec pour objectif de réduire en 2022 les ratios suivants: pour la santé maternelle, on devrait passer de 436 à 230 pour 100.000 naissances vivantes; pour la santé néonatale, de 21% à 17% pour 1000 décès. Pour les enfants de moins de 5 ans, la courbe régressait de 52% à 41% pour 1000 naissances vivantes.
La mise en œuvre de cette stratégie devrait garantir d’ici 2030 un renforcement des capacités institutionnelles du ministère de la Santé et le renforcement des capacités opérationnelles des structures de santé afin que la prise en charge du couple mère-enfant soit améliorée. «A six ans de la mise en œuvre des ODD et à quatre ans de la mise en œuvre de notre stratégie, il a fallu qu’on s’arrête afin de faire le point du chemin parcouru, sur les progrès réalisés et tirer les leçons, afin d’envisager l’avenir avec sérénité», a déclaré Nouhou Hamadou, tout en assurant de l’appui de l’agence onusienne dans le processus de l’atteinte de l’objectif visé d’ici 2030.
Le Congo est depuis l’an 2000 dans une dynamique contre la mortalité maternelle, néonatale, infantile et de l’adolescent a rappelé le directeur général de la Population Paul Oyéré Moké, au nom du ministre de tutelle Gilbert Mokoki.
C’est dans ce cadre que le Congo avait élaboré et mis en œuvre la feuille de route 2008-2015 pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle… Cette feuille de route a permis de réduire la mortalité maternelle … de 780 décès pour 100.000 naissances vivantes à 436 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2015, s’est félicité le directeur général de la Population.

E.M-O