Depuis l’annonce de la candidature pour un troisième mandat du Président sortant Alassane Ouattara à la magistrature suprême, la situation politique s’est fortement dégradée en Côte d’Ivoire. L’opposition conteste vivement cette décision qu’elle qualifie de parole non tenue par le Président qui déclarait qu’il ne se représenterait plus et qu’il était prêt à passer le témoin à la nouvelle génération.

Le Président Ouattara, s’appuyant sur le décès de son dauphin Amadou Gon Coulibaly, candidat désigné par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) pour porter ses couleurs, faute de successeur fiable, a fini par rétropédaler et présenter sa candidature à la présidentielle d’octobre prochain. Si sa candidature ne souffre d’aucune entorse aux yeux de la loi ivoirienne celles de l’ancien Président Laurent Gbagbo et de l’ancien Président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, sont remises en cause. Radiés de la liste électorale et par extension, leurs candidatures risquent d’être invalidées par la Commission électorale indépendante de ce pays.
La raison de cette radiation de l’ancien chef de l’Etat ivoirien est à rechercher dans sa condamnation par la Justice ivoirienne à 20 ans d’emprisonnement dans l’affaire du braquage de la Banque centrale des Etat de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). C’était pendant la crise post-électorale de 2010-2011, son régime alors sous embargo financier, s’était servi dans les caisses de l’agence locale de cette banque pour se pourvoir en liquidités et subvenir aux besoins les plus urgents. Guillaume Soro, pour sa part, a récemment écopé de 20 ans de prison, par contumace, pour tentative de coup d’Etat.
La justice a confirmé la décision de la Commission électorale indépendante rendue publique la semaine dernière. Et aucun recours n’est possible devant une juridiction ivoirienne. Ce qui revient à dire que n’étant plus électeurs, ils ne peuvent donc pas être candidats.
A quelques jours de la date limite de dépôt des dossiers, une quelconque candidature de Laurent Gbagbo ou de Guillaume Soro à la présidentielle du 31 octobre 2020, devient incertaine. La plateforme qui soutient Laurent Gbagbo, Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), rejette cette décision de radiatrion assure ne pas renoncer à une candidature de Laurent Gbagbo à la prochaine élection présidentielle.

Marcellin MOUZITA M.