La ministre de l’Economie, du plan, de la statistique et de l’intégration régionale, Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, a lancé lundi 13 décembre 2021 conjointement avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) une session de deux produits phares de plaidoyer sur les politiques publiques par les rapports sur le développement humain et la validation du rapport national volontaire 2020 de suivi de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD). Chris Mburu, coordonnateur du système des Nations Unies et Maleye Diop, représentant résident du PNUD étaient présents. Ces deux rapports ont été remis officiellement au Gouvernement congolais représenté par le ministre de l’Economie.
Présentant les deux rapports, Maleye Diop a indiqué qu’au niveau mondial, le rapport sur le développement humain (RDH) a pour thème: «La prochaine frontière: le développement humain et l’anthropocène». Il propose un nouvel indice expérimental du progrès humain, appelé Indice de développement humain ajusté aux Pressions planétaires (IDHP), qui tient compte des émissions de dioxyde de carbone et de l’empreinte matérielle des pays. L’IDHP montre comment la situation globale du développement mondial pourrait changer si le bien-être des êtres humains et l’allègement des pressions exercées sur la planète étaient tous deux au cœur de la définition du progrès de l’humanité.
Au niveau national, a-t-il dit, le RNDH porte sur le thème: «Valorisation du capital humain: qualité et inégalités». Eu égard aux ambitions du Plan national de développement (PND 2022-2026) qui consistent à bâtir une économie forte, diversifiée et résiliente, disposer d’un capital humain de qualité, constituera un des meilleurs atouts pour relever les nombreux défis identifiés dans les six axes stratégiques et atteindre les objectifs fixés par le Gouvernement. Il ressort de ce rapport que le Congo a affiché en 2019 un Indice de développement humain (IDH) de 0,574 en baisse par rapport à l’année précédente. Il perd autour de 25% de son niveau de développement humain du fait de l’ampleur et de la persistance des inégalités sociales.
Pour Chris Mburu, le rapport de suivi des ODD de l’année 2020, qui vient après ceux de 2018 et 2019, répond à la nécessité de faire le point sur l’évolution des cibles et indicateurs par ODD priorisés au Congo, ceci dans un contexte particulier celui de la crise liée à la pandémie de la COVID-19. La marche vers l’atteinte de ces ambitions, a-t-il dit, est aujourd’hui fortement fragilisée par les crises économiques, sociales et sanitaires. Le Congo doit redoubler d’efforts afin d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) durant cette décennie d’action. Selon le rapport 2020 sur l’Indice et les tableaux de bord des ODD pour l’Afrique, le Congo est classé 37e sur 52 pays africains avec un score de 50,8, ce qui veut dire que le pays est à 50,8% du chemin à parcourir pour atteindre les ODD d’ici à 2030. Du point de vue mondial, en 2021, le SDG index classe le Congo 144e sur 165 pays évalués. Ce classement implique que cinq ans après le lancement des ODD, le Congo est seulement à mi-chemin de leur réalisation, a souligné le coordonnateur du système des Nations Unies.
Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, a pour sa part, relevé qu’à travers l’examen de ces deux rapports, le Congo cheminera sur ce qui fonde le cœur de la mission des Nations Unies, celui d’unir les forces pour que l’être humain voit chaque jour un peu plus sa condition de vie s’améliorer. La validation du rapport 2020 de suivi de la mise en œuvre des ODD au Congo s’inscrit dans un contexte intéressant celui de l’évaluation achevée du PND 2018-2022 et de l’adoption en cours du nouveau PND 2022-2026. «Nous espérons qu’une analyse objective emportera la conviction de tout ce que le Congo a su faire preuve de résilience malgré ce contexte adverse et poursuit sa marche résolue vers l’atteinte des ODD à travers, notamment le prochain PND», a-t-elle indiqué.

Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA