Dans le but d’améliorer la coordination de la riposte à l’insécurité alimentaire et la malnutrition, Mme Arlette Soudan-Nonault, ministre de l’Environnement, a annoncé le 9 décembre dernier à Brazzaville l’adoption officielle de la démarche du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) par la République du Congo. Cette cérémonie qui a connu la participation de Paul Valentin Ngobo, ministre de l’Agriculture, a marqué le lancement d’un atelier de deux semaines visant à renforcer les capacités des analystes du Gouvernement, des Nations Unies et des ONG, et les former au cadre IPC.

Le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire est un outil d’analyse et de cartographie de la sécurité alimentaire permettant une meilleure prise de décision. Déjà opérationnel dans environ quatre pays (dont la RCA et la RDC), ce cadre est une initiative mondiale qui réunit dix-huit organisations et institutions intergouvernementales. Toutefois, la hausse des prix, liée à la difficulté d’accessibilité aux grands bassins de production et les inondations répétées dans l’extrême Nord du pays et les départements du centre, causées par le changement climatique, entraîne une forte baisse du rendement agricole. «La crise climatique est l’un des principaux facteurs de la faim dans le monde. Les événements climatiques, lorsqu’ils sont combinés à d’autres problèmes dans les régions souffrant d’insécurité alimentaire, affectent le fonctionnement des systèmes alimentaires nationaux et mondiaux, exacerbent les inégalités, entraînent des tensions sociales et des déplacements des populations», a alerté Mme Arlette Soudan-Nonault.
Le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) fournit une échelle commune pour classer la gravité et l’ampleur de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition aiguë, ce qui améliore la rigueur, la transparence, la pertinence et la comparabilité des analyses de la sécurité alimentaire et de la nutrition pour la prise de décision. «La formation théorique dont bénéficieront les experts sera suivie d’une mise en pratique dans le cadre d’une analyse pilote. Considérant la grande vulnérabilité des populations du Congo face aux chocs, nous allons commencer par former les experts à l’analyse des départements les plus affectés par les phénomènes climatiques soient les plateaux, la Cuvette, la Lékoumou, le Niari, la Likouala, la Cuvette-Ouest, et le Pool», a souligné Mme Anne-Claire Mouilliez, représentante du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) au Congo.
Au Congo, la gestion stratégique de l’IPC est assurée par un comité de pilotage présidé par le ministère de l’Environnement, co-présidé par le PAM. Il est à noter que, depuis quelques temps, le ministère de l’Environnement a engagé des consultations bilatérales avec le programme mondial de l’initiative IPC et ses partenaires techniques.

Issa BILAL-ECKY (Stagiaire)