L’Institut européen de coopération et de développement (IECD) et l’Observatoire congolais des droits des consommateurs (O2CD) ont présenté mercredi 8 décembre dernier les résultats de l’enquête menée par l’O2CD sur les freins à l’entreprenariat au Congo. Présentée par Marc Bassidi-Zola, consultant indépendant à l’O2CD, cette enquête a porté sur trois thématiques essentiels: la parafiscalité, la transparence et l’accès aux services financier; la qualité des services de base (télécommunications, eau, électricité) fournies aux Très petites entreprises (TPE) au Congo.

Dans le cadre du «Programme de renforcement et de mise en réseau des acteurs congolais de l’appui aux initiatives économiques locales du secteur informel», financé par l’Union européennes (U.E.), l’IECD et l’O2CD ont uni leurs cœurs d’activité pour un intérêt commun: permettre d’alimenter un plaidoyer portant sur le climat des affaires au Congo.
L’enquête a été réalisée dans trois villes: Pointe-Noire, Brazzaville et Dolisie dans la période de mai à juin 2021. 50% des 500 TPE ont été visées (dont la moitié de l’échantillon transmis par l’IECD).
Les objectifs visaient à identifier les difficultés et les contraintes auxquelles sont confrontées les TPE; identifier et rapporter les motifs des insatisfactions enregistrées; estimer le niveau de satisfaction par segment de services; mesurer et estimer le degré de satisfaction globale sur les pratiques de parafiscalité de transparence et d’accès aux services financiers et services de base; identifier les besoins et attentes des TPE.
Dans les services de base en eau, les 30,4% des TPE se sont exprimées sur la question et espèrent une amélioration de la desserte en eau de qualité (97,36%) et 2,63% souhaitent la baisse du prix du m3 d’eau et la rubrique de facturation. Il sied de noter que les quartiers périphériques sont concernés au même titre que ceux du centre, particulièrement à Brazzaville et Pointe-Noire.
En électricité, pour 65,84% des TPE souhaitent une amélioration de la fourniture électrique de 24,8%, une baisse du coût d’accès à l’électricité (KWH et le branchement) de 28,4%.
Concernant la parafiscalité, les budgets communaux sont alimentés par les taxes et prélèvements. La majorité des TPE (82,85%), souhaitable de réduire l’ensemble des prélèvements; mettre fin aux tracasseries policières (Police, DGST, sapeurs-pompiers) et donner moins de visibilité à cette catégorie de la force publique; créer la taxe unique.
Au-delà des aspects liés à la consommation d’in put spécifiques, au mode de production et au marché, les TPE évoluent dans un environnement peu propice à leur développement et à leur pérennisation. Sur l’ensemble des TPE consommatrices d’électricité, 86,06% sont insatisfaites, 1/3 d’entre elles font usage de groupe électrogène. 46,3% subissent un impact négatif particulièrement pour les entreprises de Pointe-Noire (60%). Globalement, ce sont les secteurs des services (50%), de l’artisanat (39,02%), commerce (37,23%). Près de ¾ des TPE consommatrices d’eau sont insatisfaites et confrontées à des charges supplémentaires d’approvisionnement et de traitement d’eau; 74,4% d’entre elles sont négativement impactées particulièrement à Brazzaville (49,25%) Pointe-Noire (37,31%). L’artisanat et le commerce sont les plus touchés. Le besoin de crédit est exprimé par 2/3 des TPE en dépit des contraintes d’accès. La pratique fiscale a un impact négatif sur 42,8% des TPE.
Pour aller d’une situation de subsistance vers une situation de consistance, les partenaires étatiques et non étatiques doivent procéder à: l’amélioration de l’accès aux services de bases de qualité et à moindre coût; la Facilitation de l’accès aux crédits par: la création d’un fond de garantie des petits entrepreneurs et établissements financiers spécialisés; un échéancier adapté; des produits-crédits moins contraignants; une communication à la fois de proximité et de masse;
Ces partenaires doivent promouvoir le crédit à moyen et cours terme; promouvoir la formalisation des TPE; l’opérationnalisation des agences de développement des TPE; la réduction de la pression parafiscale, policière et multiplicité des missions de contrôle.

Aybienevie
N’KOUKA-KOUDISSA