Gaston Nganga-Mwivi, un des meilleurs arrières gauches de sa génération, surnommé « Ministre de la défense » par les fans du football congolais, nous a quittés. Il est décédé le samedi 4 décembre dernier à Pointe-Noire où il s’était installé au terme de sa carrière au milieu des années 1980.
Plusieurs fois champion de Brazzaville et du Congo avec le CARA, Gaston Nganga-Mwivi est champion d’Afrique des clubs, toujours avec les ‘’Rouge et noir’’. Et il se souvenait il y a trois ans: «Mon entrée au CARA a coïncidé avec des succès tous azimuts. L’équipe a collectionné les titres communaux et nationaux. L’apothéose : la victoire en Coupe d’Afrique des clubs en 1974. Quelle belle aventure humaine et sportive ! J’en garde un souvenir indélébile». Ce souvenir victorieux l’a poursuivi en devenant une sorte d’obsession pour lui. Il se souvenait aussi de la qualification de l’équipe nationale pour la CAN-Ghana 1978, avec les deux buts qu’il avait inscrits à Libreville (31 juillet 1977), lors du match retour du dernier tour des éliminatoires, contre le Gabon.
Gaston Nganga-Mwivi est de la génération des footballeurs qui ont révolutionné le rôle d’arrière gauche en succédant à Alphonse Niangou ‘’Yaoundé’’ au sein des Diables-Rouges. Bel athlète à la démarche superbe, il se signalait par ses montées offensives, son sang-froid, sa combativité, sa grande correction, son intelligence et sa technique de gaucher raffinée.
D’où venait ce garçon qui s’est rapidement imposé dans le football congolais réputé difficile à cause de ses nombreux ténors? Gaston est né le 11 février 1951 à Léopoldville. Séduit et conquis par le football, il l’embrasse dans la poussière des cours d’école (Saint-Vincent B), des rues et des terrains vagues de Poto-Poto (Rotin, Patronage Pelote et CARA pelote), le quartier qui l’a vu grandir sous la coupe de sa grand’mère, toute la famille étant restée à Léo…
En 1967, il atterrit au Stade Congolais (aux côtés d’Aurélien Bongouandé, Abel Wilson Ndessabéka, Raoul Menga, etc.), club de division 1 de Brazzaville, et tremplin par excellence pour postuler un poste dans un grand club. De toute façon, un tel talent ne pouvait qu’aiguiser des convoitises. Ce sera le CARA, l’équipe où avait déjà évolué son oncle Joseph Landou. A l’époque où le sélectionneur national avait l’embarras du choix, face à une génération de joueurs surdoués et très ambitieux, par son talent intrinsèque, Gaston Nganga-Mwivi se fait une petite place au soleil … au sein des Diables-Rouges, à partir de 1973 aux 2es Jeux africains de Lagos (Nigeria). En compagnie des Félix Gambou Ondono, Yamba ‘’Taille basse’’, Lakou ‘’Abossolo’’, Aimé Poungui, André Mbouta-Bella, Jean-Jacques Ndomba ‘’Géomètre’’, Mananga ‘’L’Enfant-de-l’homme’’, Michel Gandault, Bosco Moukassa ‘’Mustang’’, Kambou ‘’Chiquito’’, etc., une vague venue en complément des rescapés de ‘’Yaoundé 72’’. Il fera partie de ceux qui, un an après, ont défendu lors de la CAN-Egypte 1974, le titre continental remporté au Cameroun. Il restera inamovible à son poste de fin 1975 à 1981.
Ces dernières années, ses photos ont fait dire que sa santé était devenue préoccupante. Et nous avons perdu sa trace. C’est donc avec consternation que nous avons appris sa mort à Pointe-Noire.
Adieu, Gaston Nganga-Mwivi!

Guy-Saturnin
MAHOUNGOU