Un géant de l’histoire et de la littérature contemporaine congolaise a quitté la terre des hommes le samedi 17 octobre en France à l’âge de 77 ans. Il a été porté en terre le vendredi 23 octobre dernier dans ce pays. Homme à plusieurs casquettes, Dominique Ngoïe-Ngalla fut aussi un bon chrétien et un collaborateur fidèle de La Semaine Africaine. L’Association des anciens séminaristes du Congo présidée par Jean Boyi a demandé une messe pour le repos de l’âme de celui qui était une cheville pour cette association. C’était à l’aumônerie universitaire de Brazzaville le jour même de son inhumation. Présidée par le père Lucas Onana, aumônier universitaire, la messe a été concélébrée par ’abbé Brice Armand Ibombo, à la fois secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo et disciple de cet émient homme de lettres rappelé à Dieu. l’animation liturgique a été assurée la chorale Les Grégoriens que l’illustre disparu appréciait.

Dans son homélie, l’abbé Ibombo s’est rappelé les multiples interpellations du Pr Dominique Ngoï-Ngalla aux Africains: inspirer de l’expérience des Blancs pour faire décoller l’Afrique. «Nous célébrons avec émoi la messe en mémoire du Pr Ngoïe-Ngalla qui était notre père, notre collègue et notre maître pour la communauté universitaire. Sur sa vie, on peut écrire un livre car un seul volet ne suffirait pas. Bon chrétien, fidèle catholique depuis l’enfance, il est resté attaché à sa religion en participant à la messe tous les dimanches. Par son esprit critique, parfois mal interprété, il ne cessait de critiquer les homélies des prêtres et dénoncer certains comportements incohérents du clergé. Il exprimait par là le souci de donner à l’Eglise des bons prêtres. Avant d’aller en France pour les soins, nous nous sommes vus et m’a dit de le bénir et de prier pour lui. Nous avons prié avec tous ceux qui étaient là. Que le Seigneur que tu as aimé et servi te donne le repos éternel qu’il a promis à ses fidèles».
Après l’eucharistie a suivi une série de témoignages sur la personne. La famille, représentée par sa fille aînée Prefela Ngoïe-Ngalla garde le souvenir d’un père digne. «Tu as semé des valeurs, tu demeureras reconnu, on se souviendra de toi pour ta générosité légendaire, pour ta simplicité étonnante malgré toutes les qualités et tous les titres dont tu pouvais te prévaloir. Pars en paix Dominique, pars en paix fils de Mandou, part en paix Pr Dominique Ngoïe-Ngalla», a-t-elle déclaré, les larmes aux yeux.
L’Association des anciens séminaristes du Congo par la voix de son président s’est dite affligée de cette disparition. L’homme était le fondateur de cette association et est demeuré un pilier pour sa bonne marche. «C’est cette association qui a fait que nous reprenions le chemin de l’église», a-t-il dit.
Le témoignage des évêques du Congo a été porté par l’abbé Ibombo, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo. «Comme vous le savez, le Pr a fait le séminaire de Loango (Kouilou). Même sorti du séminaire, jusqu’à la fin de sa vie, le Pr est resté ami des évêques, certains ont été avec lui au séminaire, il a également formé d’autres jeunes évêques. Voilà pourquoi les évêques du Congo comme nous aussi, ont été dépassés d’apprendre la nouvelle du retour vers la maison du Père du Pr. Au nom du président de la CEC et de tous les évêques, je présente à la famille biologique, aux anciens séminaristes et à la grande famille universitaire congolaise les condoléances les plus attristées. Les évêques demandent aux anciens séminaristes de continuer l’œuvre du Pr et expriment leur proximité et leurs prières, en vous rassurant qu’ils continueront à prier pour son âme.»

Esperancia
MBOSSA-OKANDZE