Il s’est exprimé vendredi 23 octobre dernier à la nation. Dans un discours d’environ 6 minutes, le chef de l’Etat RD congolais a dressé la liste des divergences au sein de la coalition au pouvoir et a annoncé son intention d’ouvrir des consultations avec les leaders des partis politiques cette semaine prochaine.

Pendant que certains s’attendaient à une dissolution, d’autres à la nomination d’un informateur pour un nouveau gouvernement, Félix Tshisekedi s’est contenté de lancer un avertissement à l’égard de son partenaire, le FCC de Joseph Kabila.
Parmi les divergences, il y a les réformes électorales, notamment la composition de la Commission électorale, mais Félix Tshisekedi cite aussi la paix et la sécurité nationale, la diplomatie ou encore la mise en place d’un Etat de droit qui «énerve certains nostalgiques». Comme exemple d’avancée de l’Etat de droit, le chef de l’Etat congolais cite la prestation de serment de trois juges constitutionnels, boudée par son partenaire, le FCC, qui critique justement la procédure employée et dénonce une volonté de mettre la justice au pas.
Félix Tshisekedi dit son a l’intention d’entamer cette semaine une série de contacts visant à consulter les acteurs politiques et sociaux en vue de créer, assure-t-il, «une union sacrée». Aucune option n’est exclue, avertit encore le chef de l’Etat congolais, qui promet une nouvelle déclaration à la nation à l’issue de ces consultations.
Ces consultations visent la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays. A l’issue de celles-ci, je reviendrais vers vous dans une nouvelle adresse pour vous faire part de mes décisions, qui n’excluront aucun cas de figure.
Felix Tshisekedi a évoqué des divergences, depuis près de deux ans, avec le FCC de Joseph Kabila. Mais jamais il n’a n’annonce la fin de la coalition. Il différencie ceux qui auraient renoncé aux «anti-valeurs», de ceux qui «continuent d’entretenir des entraves aux progrès».
Le chef de l’Etat pourrait décider de maintenir son partenariat avec le FCC, mais les deux coalitions ne parviennent pas à régler leurs différends depuis juin dernier. Quant à l’idée de trouver une nouvelle majorité, à l’heure actuelle, la coalition présidentielle compte à peine 50 députés, alors que le FCC de Joseph Kabila en a 350. Pour la construire, Felix Tshisekedi devrait débaucher plus de 200 élus des rangs de son partenaire ou de l’opposition.
Pour cette annonce, beaucoup d’organisations sont encore en train de débattre en interne pour définir une position commune. Mais pour Carbone Beni, coordonnateur de Filimbi, il y a déjà un point positif, c’est le constat fait par le chef de l’État. «Dans ses constats, il a clairement lui-même dit que ça ne marche pas, c’est une coalition qui a fait reculer notre pays, une coalition qui a plus produit d’entraves au développement économique de notre pays. Il a parlé de la diplomatie, des élections, de la CENI. C’est clair. Nous avions dit depuis longtemps que cette coalition ne joue le jeu que pour nous faire reculer. Coalition de mauvaises élections de 2018».
Pour la conférence épiscopale, le constat et l’idée de consultations vont dans le bon sens, mais il faut éviter que cela tourne en «partage de gâteau» entre acteurs politiques. «Avec la proposition de consultation qui devrait mener et c’est cela notre souhait à un autre système de gouvernance, nous croyons que nous pouvons avoir des lendemains meilleurs. Mais on n’est pas naïfs parce que le risque est grand que ces consultations soient orientées dans le sens du partage du gâteau. Ce n’est pas ce que le peuple congolais attend», déclare l’abbé Donatien Nsholé, secrétaire général de la CENCO.

G. D’A.