A l’occasion de la cérémonie de décoration et de port d’insignes organisée le 17 février 2024 en marge du Congrès international dénommé RACA par la Corporation des aumôniers chrétiens nationaux et évangéliques (CONACCE), une organisation internationale au service de l’humanité et à la restauration du bien-être des individus et des communautés, le colonel Aline Olga Lonzaniabeka a été promue au grade de général d’aumônerie de la Conacce chaplains Afrique pour son engagement aux idéaux de cette institution dont elle est la première femme élevée à ce rang. Une tâche immense et des lourdes responsabilités à assumer, indique-t-elle dans cette interview.

* Colonel, vous avez été élevée au grade de général d’aumônerie, qu’est-ce-que cela représente?
**Je tiens à préciser que le continent africain compte 54 pays, et tous ces Etats sont sous mon autorité. Vous comprenez que la charge est grande et je dois être panafricaine. Je sors du domaine national pour me tourner vers le domaine international. Je pense qu’avec l’expérience, je serai à la hauteur de mes missions qui sont énormes et multiples. Il s’agit d’aller de pays en pays, trouver des missions, rehausser notre organisation et surtout avoir un regard sur les femmes, leur ouvrir la porte pour que nous soyons nombreuses à être promues dans le futur.

* Comment comptez-vous emmener les femmes à croire en vous à travers votre mission?
** Je crois que c’est le travail, le palmarès et la persuasion à travers les panels que je fais qui peuvent amener ces femmes à comprendre ce qu’est l’armée, l’aumônerie, à mettre Dieu en avant. A cela s’ajoutent l’expérience et la compétence. Il ne faut jamais seulement compter sur la beauté physique.

* Qu’est-ce-qui a concouru à votre choix?
** C’est ma détermination lorsque je fais quelque chose. Même avec peu, je fais beaucoup. Je me bats, je suis la présidente du FAWE-Congo, et j’ai toujours un œil sur les jeunes filles, la promotion de la femme. Au niveau de l’aumônerie, il faut dire qu’il y a à peine deux ans qu’elle s’est installée dans notre pays, et voilà qu’en deux ans seulement, la République du Congo sort la première femme général d’aumônerie.

* Quels conseils donneriez-vous à celles qui veulent suivre vos pas?
** C’est de ne pas être dans les excès. Elles doivent avoir une bonne moralité, surtout avoir des valeurs et ne pas toujours céder au chantage, mais rester ferme dans ses convictions, mettre Dieu en avant et avancer.

* Votre élévation est-elle une fierté?
** Effectivement! Je remercie le président Denis Sassou-Nguesso qui a donné la place aux femmes. Si je suis colonel dans les Forces armées congolaises, c’est parce qu’il y a le quota des femmes à qui la hiérarchie donne des opportunités. Avec ces bases dans la Force publique, j’ai pu me distinguer dans l’aumônerie.

* A qui dédiez-vous cette promotion?
** A mes enfants qui sont en France, parce que je les ai sacrifiés pendant une année pour travailler d’arrache-pied. Je n’ai pas passé les fêtes de Nouvel An avec eux car je venais d’avoir des charges de RACA. Pendant trois mois, j’ai mené un intense travail pour aboutir à ce résultat.

Propos recueillis par
Alain-Patrick MASSAMBA