La pandémie de la COVID-19 a eu un impact plus que désastreux sur l’économie du monde, mais particulièrement sur les entreprises opérant dans le secteur privé. Beaucoup ont été contraints à une cessation brutale d’activités, d’autres à une réduction considérable du nombre d’employés. Ce qui a occasionné l’augmentation du taux de chômage déjà exacerbé en Afrique créant ainsi un précédent économique considérable dans le monde entier en général, et en Afrique en particulier. Par conséquent, il devient de plus en plus difficile pour les entreprises d’effectuer un suivi de l’impact de leurs activités sur les communautés locales.

Des cas de licenciements abusifs et de maltraitance ont été notés dans beaucoup de pays africains. Il est devenu encore plus ardu pour les militants des droits de l’homme d’effectuer une évaluation en matière de respect de ces droits et de redevabilité des entreprises particulièrement en cette période où les entreprises passent par une crise économique non négligeable. La pandémie a vu les communautés les plus vulnérables être touchées et les défenseurs des droits humains incapables de défendre leurs droits en raison des mesures de restrictions sanitaires édictées par le Gouvernement. Alors que les effets de la pandémie de la COVID-19 semblent encore présents, il est incontestable que la société civile et les défenseurs des droits humains ont plus que jamais besoin de soutien.
C’est dans ce contexte fondamental que l’ACCA a tenu du 24 au 25 novembre dernier à Pointe-Noire, son assemblée générale. Elle a regroupé les membres de la coalition africaine pour la redevabilité des entreprises sous le thème «La COVID-19 et la redevabilité des entreprises en Afrique».
Les participants ont échangé, partagé leurs expériences et discuté autour des sous-thèmes en lien avec la redevabilité des entreprises. Outre cela, les participants ont fait l’état des lieux des activités de la coalition et promulguer le projet d’un document de gouvernance interne. L’élection des nouveaux membres de l’organe dirigeants a clos les travaux.
La vision de l’ACCA est celle d’une Afrique où les droits des communautés au développement sont garantis. Sa mission est de faciliter une alliance traversant les frontières, et de créer un réseau africain fort et uni d’organisations de la société civile et de communautés, au moyen d’une plateforme régionale d’échange d’informations et de connaissances. C’est pourquoi, elle organise tous les ans une assemblée générale dans un pays d’Afrique abritant une de ses organisations de la société civile et de communautés actives dans le domaine extractif, incluant la redevabilité du secteur public-privé. Cette année, le choix a été porté sur la république du Congo.
Créée pour appuyer les communautés et les individus dont les droits sont menacés quotidiennement par les activités des entreprises, qu’elles soient multinationales ou nationales, la coalition africaine pour la redevabilité des entreprises (ACCA) en sigle avait été lancée en novembre 2013.
Elle regroupe en son sein près de 132 organisations de la société civile à travers 31 pays africains, travaillant sur des questions liées à l’industrie minière et à d’autres industries extractives, en passant par la redevabilité du secteur public et privé; aux droits relatifs à la gestion des ressources naturelles, comme l’acquisition de terrains, les droits fonciers et de propriété, la politique de réglementation financière, ainsi que les mécanismes de responsabilisation pour les droits de l’homme et des peuples, ainsi que les droits de l’environnement.

Equateur Denis NGUIMBI
et Madocie Déogratias MONGO