Le 10 décembre de chaque année est célébrée la Journée internationale des droits de l’homme. Au Congo, l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) a organisé vendredi 10 dernier, une conférence de presse au quartier Plateau des 15 ans, à Brazzaville. Animée par Georges Nguila, directeur exécutif de l’OCDH, cette conférence était appuyée d’une vidéo montrant des personnes mortes des suites des sévices policières, surtout dans les geôles des deux grandes villes du pays, tout comme les abus liés aux droits humains perpétrés surtout par les agents de la force de l’ordre.

Après la conférence nationale souveraine en 1991, l’Etat congolais avait incorporé la Déclaration universelle des droits de l’homme dans les différentes constitutions comme principe de gestion publique. La Déclaration universelle des droits de l’homme a été adoptée en 1948 par les Nations Unies. Et, le Congo en est devenu membre le 20 septembre 1960. Il est donc tenu au respect des droits humains, a précisé Georges Nguila.
Les relations entre l’Union européenne (UE) et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) font aussi obligation aux Etats ACP de respecter les droits humains. Les aides des pays de l’UE sont en effet assujetties au respect des droits humains et de la démocratie. La Déclaration universelle des Droits de l’homme comporte 30 articles et affiche les droits civils et politiques, les droits économiques et socio-culturels. Il est fait obligation aux Etats de les respecter en matière de gestion publique ainsi que certaines dispositions reprises dans la constitution, a relevé le conférencier.
«La Constitution dispose que la peine de mort est abolie, mais malheureusement, les policiers abattent tout le temps les citoyens. Cela témoigne d’une moquerie institutionnelle», a dit Georges Nguila.
Répondant aux interrogations des journalistes, le conférencier a affirmé que les arrestations se font de façon arbitraire et sans respect de la durée de garde à vue, et la détention préventive au mépris des dispositions du code de procédure pénale alors qu’elle est de 24 heures pour les mineurs et 48 heures pour les majeurs avec possibilité de reconversion sur instruction du Procureur. A la maison d’arrêt, il est de quatre mois avec possibilité de prolongation décidée par un magistrat. Malheureusement, aucune de ces dispositions n’est respectée. La Déclaration universelle des droits de l’homme stipule dans son article 3 que «Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sureté de sa personne». Et, l’article 5 d’ajouter: «Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants».
Le conférencier a rappelé que la Constitution congolaise de 2015 en son article 8 souligne que «la personne humaine est sacrée et a droit à la vie». L’Etat a donc l’obligation de la respecter et de la protéger, et chaque citoyen a droit au plein épanouissement de sa personne dans le respect des droits d’autrui, de l’ordre public, de la morale et des bonnes mœurs, a-t-il conclu.

Philippe BANZ