Le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) a rendu public le 13 octobre dernier son rapport sur la régulation de la couverture médiatique des élections législatives et locales, scrutins de juillet 2022. La cérémonie était présidée par Jean Pierre Ngoma, son vice-président.

Autorité administrative indépendante, le CSLC est l’un des piliers de la démocratie en République du Congo, a expliqué Jean Pierre Ngoma. «Il s’est activement impliqué pour la réussite de la couverture médiatique de la campagne des élections législatives et locales».
Cette implication du Conseil, s’est traduite, a-t-il dit, «par le fait qu’il a édicté à l’endroit des journalistes et entreprises de presse, des directives et décisions déterminant les règles et pratiques relatives à la couverture de la campagne des élections législatives et locales par les médias retenus, et précisant les obligations auxquelles sont soumis ces derniers et les prohibitions à observer par eux. En aval, le Conseil a procédé au déploiement de ses délégués sur l’ensemble du territoire national, pour assurer la régulation de la couverture médiatique de ces élections».
L’objectif de la rencontre organisée avec les journalistes était d’échanger avec eux sur la couverture des élections par les médias et de mettre à leur disposition une copie de rapport, en qualité de leur rôle d’acteurs sur le terrain des opérations électorales.
Au terme de ces élections, le monitoring des médias par le Conseil, a indiqué Jean Pierre Ngoma, établit que «les médias audiovisuels publics et privés se sont investis pour couvrir la campagne des législatives et locales sur l’ensemble du territoire. Les candidats et leurs soutiens politiques, se sont exprimés largement sur les antennes des médias», pensent-ils.
Cependant, le Conseil a relevé et constaté plusieurs faiblesses. Parmi lesquelles: le déséquilibre de l’information en faveur des candidats de la majorité présidentielle; la faiblesse d’émissions de débats, le manque d’indépendance de certains journalistes, la cooptation de certains reporters, le port d’insignes et tee-shirts des candidats par certains journalistes, des faiblesses techniques et financières et en personnels.
Tout cela, a précisé Jean Pierre Ngoma, est la conséquence du non-respect des directives du Conseil; du manque de formation pour certains journalistes; du refus des promoteurs des médias privés, candidats aux élections, de voir les autres candidats intervenir sur les antennes de leur radio et télévision ou de diffuser, dans leurs médias, les activités d’autres candidats.
Jean Pierre Ngoma a invité les médias à demeurer neutres et d’assurer une couverture médiatique des campagnes électorales de façon équilibrée et impartiale; d’organiser des séminaires reflétant la pluralité des opinions; de contribuer au processus de consolidation de la paix et de la démocratie en favorisant une communication politique apaisée à travers les médias.
Le Conseil a néanmoins relevé avec satisfaction certaines initiatives prises par les responsables des médias, en procédant au réaménagement de leurs grilles de programme, avec des tranches spéciales, des pages spéciales, des «No comment» qui ont permis, selon Jean Pierre Ngoma, aux partis politiques, groupements de partis politiques et autres individualités en compétition électorale de s’exprimer.
Dans son rôle de régulateur de la couverture médiatique des élections, le Conseil a rencontré quelques faiblesses qui ne lui ont pas permis de mener à bien sa mission. Il s’agit, entre autres, de l’absence d’un dispositif technique professionnel de monitoring des médias; l’insuffisance des moyens financiers; le déploiement tardif des délégations dans les départements; l’occupation des espaces de communication des médias par les partis ou candidats plus nantis financièrement, la prise en charge des journalistes reporters par les candidats aux élections dans leurs délégations, etc.

Cyr Armel
YABBAT-NGO&
Gaëlla GOMA (Stagiaire)