La colline du supplice du Cardinal Emile Biayenda le 22 mars 1977, au nord de Brazzaville, se fragilise. L’agression des pluies érosives, l’afflux des pèlerins dont les traces de pas sur le sable offrent des points d’attaque aux ruissèlements deviennent des dangers. Sans parler de la pression démographique dont souffre Brazzaville et qui fait que ce lieu de mémoire, jadis isolé, est enserré aujourd’hui dans le périmètre urbain : autant de menaces pour ce lieu de mémoire.

La Commission diocésaine de la pastorale de l’Environnement et pour le développement que dirige l’abbé Albert Kimbembé a présenté à Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville, le souhait de se porter au secours de cette colline, de la protéger par une ceinture végétale. Souhait agréé et encouragé par l’archevêque, qui a sollicité pour sa concrétisation l’aide des bonnes volontés. C’est ainsi que le ministère de l’Economie forestière et sa titulaire Mme Rosalie Matondo sensible aux questions d’environnement, a mis en branle son projet de végétalisation et des volontaires.
Membres de la Commission diocésaine, volontaires et experts du ministère ont positivement entouré le Mont Cardinal Emile Biayenda le 26 novembre 2022. A la fin de la première partie de cette opération, plus de 1.100 plants d’acacia ont été mis en terre sur le terrain pentu jusqu’au sommet. Comme souvent pour une opération se rapportant au Bon Cardinal, la pluie a arrosé la colline, apportant un bienfait inespéré aux jeunes plants.
Une semaine après, la Commission a fait le constat que les plants tenaient bien et commençaient même à donner de nouvelles feuilles signes de leur bonne acclimatation sur cette terre sableuse qu’ils vont finir par coloniser et protéger.
Cependant, ainsi qu’à l’accoutumée pour tout ce qui touche au nom du Cardinal Biayenda, la ferveur populaire commence à déborder des limites du toléré. Des jeunes plants ont commencé à être dépotés emportés (pour les amener où?), et sur les flancs de la colline commencent à paraître les «blessures» des trous laissés par les arbustes déplacés de force. A ce rythme et joint au nombre de plans piétinés par inadvertance, il ne restera pas grand-chose d’ici à la fin de l’actuelle prodigieuse saison des pluies. Recommencer l’année prochaine?

A.S. MIANZOUKOUTA