Dans l’Evangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu au chapitre 28,18, nous pouvons lire «Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciplines, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin de l’âge». C’est dans cette optique que le mouvement des Amis de Don Bosco de la paroisse Les Saints Martyrs de l’Ouganda à Kingouari a célébré ses dix ans d’existence le dimanche 20 novembre 2022. Fondé par l’abbé Gislain Rodrigue Dibansa, prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville, avec le soutien de Kermelys Sakani Fouefoueth, le 12 octobre 2012, le mouvement des Amis de Don Bosco a accompli dix ans. La célébration de cet anniversaire a eu lieu au cours d’une célébration eucharistique présidée par l’abbé Prisque D’Avila Nsimouessa, vicaire paroissial.

Cette messe a été rehaussée par la présence de quelques prêtres parmi lesquels : le père Arnaud Rodrigue Nganga, curé de la paroisse sus-indiquée et des abbés Fred Mbemba Makiza et Rudi Massengo. Il a également été noté la grande et remarquable participation des parents des élus du jour en compagnie de plusieurs invités.

Une vue des participants pendant la messe
Une vue des participants pendant la messe

Pourtant, plusieurs activités formatives ont précédé la célébration de cet événement. En effet, sous la coordination de sœur Prudence Maleka de la Congrégation de Petites sœurs Dominicaines, les jeunes Boscovits ont consacré quelques mois à l’apprentissage de la pâtisserie, de la fabrication du yaourt et de l’événementiel au sein de leur paroisse. Cette formation pratique qui entre dans le cadre du «Ora et Labora» comme le souligne Saint Benoît véhicule la volonté d’inculquer en cette jeunesse l’esprit entrepreneurial et la petite autonomisation socio-économique.
Un tel investissement formatif rejoint certainement le pape Paul Vl dans son Encyclique, Populorum progressio, c’est-à-dire le développement des peuples, où il a défini le développement comme l’autre nom de la paix. C’est dans cette dynamique que l’abbé Gislain Rodrigue Dibansa, l’ensemble des encadreurs et tous les Boscovits envisagent rendre pérenne une telle initiative qui définit sans conteste l’essentialité du mystère de l’incarnation. Car, comme le souligne Hannah Arendt: «Le miracle qui sauve le monde, le domaine des affaires humaines, de la ruine normale, c’est finalement le fait de la natalité dans lequel s’enracine ontologiquement la faculté d’agir. En d’autres termes: c’est la naissance d’hommes nouveaux, le fait qu’ils commencent à nouveau l’action dont ils sont capables par droit de naissance». Cf. H. Arendt, Condition de l’homme moderne, Calmann-Lévy, Paris 1961, p.404.
Dans un Congo où la jeunesse cherche une étoile pour son espérance, une attention a été également portée sur ces paroles d’Emmanuel Mounier: «Nous avons pris conscience qu’il est tout un aspect des problèmes pratiques qu’il faut aborder par une analyse économique ou politique rigoureuse, en barrant l’accès aux approximations morales et idéalistes intermédiaires, ces faux ministres du spirituel». Cf. Mounier, L’engagement de la foi, Parole et Silence, Plans-sur-Bex, p.169. Cela laisse entrevoir indiscutablement la nature de l’éducation à promouvoir dans le tragique existentiel d’aujourd’hui pour un développement durable.
Avec la Grâce de Dieu, les Boscovits de Kingouari vous donnent encore rendez-vous pour la célébration de leur quinzième anniversaire en 2027. Unis aux autres mouvements de l’enfance et de la jeunesse de leur paroisse et de l’archidiocèse de Brazzaville, les Boscovits de la paroisse Les Saints Martyrs de l’Ouganda continueront à réfléchir sur l’éducation postmoderne qui doit prendre en compte tout homme et tout l’homme. C’est dans ce contexte que les propos de Joseph Ki-Zerbo en matière d’éducation ont été de grande portée pour la circonstance: «Après la mise au monde, il reste l’éducation. Vivre, c’est persévérer dans son être. Et pour une société donnée, c’est par l’éducation qu’elle se perpétue dans son être physique et social. Il s’agit d’un accouchement collectif qui prolonge l’enfantement biologique individuel. Une société qui renonce à prendre en charge sa jeunesse et à la doter des outils d’une promotion optimale, enterre son propre avenir. C’est une société suicidaire». Cf. Ki-Zerbo, Eduquer ou périr, L’Harmattan, Paris, p.15.

Pour le bureau des Boscovits de la paroisse Les Saints Martyrs de l’Ouganda à Kingouari,
L’encadreur principal,

Aida NKOUKA