Le lundi 5 décembre dernier, un incendie s’est déclaré sur une baleinière au port de Yoro. Il a coûté la vie à une personne. Pour fixer l’opinion nationale, Guy Georges Mbacka, ministre de l’Economie fluviale et des voies navigables a fait une mise au point mardi 6 décembre 2022.

La baleinière dénommée Royale II, non immatriculée, qui serait en réparation et amarrée sur les berges à la limite des parcelles jouxtant le plan d’eau du port public de Yoro, a été totalement consumée par les flammes. Les informations recueillies sur les lieux révèlent que cet incendie aurait été provoqué par les opérations de soudure effectuées dans cette baleinière qui contenait des bidons d’essence.
Plusieurs autres baleinières étaient amarrées les unes contre les autres, et la propagation du feu aurait consumé près d’une douzaine d’embarcations. La zone d’incendie n’étant pas accessible du fait de l’existence des habitations et à l’absence de ruelles, les équipes d’intervention des sapeurs-pompiers n’ont pu atteindre le foyer de l’incendie pour le maîtriser et l’éteindre, d’où sa propagation jusqu’à côté des tours jumelles. Déclenché à 14h55 minutes, le feu a pris des ampleurs inquiétantes pendant plusieurs heures et n’a pu être maîtrisé qu’aux environs de 19 heures. Le domaine opérationnel du port de Brazzaville s’étend actuellement sur près de 3.800 mètres linéaires allant des limites de l’ambassade de Russie jusqu’au port de Yoro.
«Nous constatons avec amertume que ce domaine est occupé illicitement par plusieurs personnes en violation des dispositions de l’article 9 de la loi n°9-2004 du 26 mars 2004 portant code du domaine public de l’Etat. Le décret n°2000-16 du 29 février 2000 dispose que le domaine public portuaire comprend le domaine fluvial des localités portuaires. Ainsi, les parcelles riveraines adjacentes des plans d’eau portuaires situées dans le domaine public fluvial ne devraient pas constituer des ports privés ni de points d’accostage», a dit le ministre.
Ainsi toutes les activités de chargement et de déchargement et toutes les activités économiques liées à l’exploitation fluviale et portuaire exercée par tout propriétaire d’un terrain dans le périmètre du port autonome de Brazzaville sont désormais formellement interdites, à l’exception du trafic domestique vers l’Ile Mbamou. Le reste du trafic sera orienté vers la gare à passagers du port de Brazzaville.
Des mesures ont été prises pour que ce genre d’actes ne se reproduise plus et une commission d’enquête nautique a été mise en place aux fins d’identifier les causes du drame et d’établir les responsabilités individuelles et collectives.
A rappeler que lors de ses visites dans les différentes structures sous tutelle, le ministre Guy Georges Mbacka avait attiré l’attention des commerçants sur l’existence et la présence de ces ports illégaux et sur le commerce illicite qui s’y exerce.

Pascal BIOZI KIMINOU