Les mordus du football congolais tentent de trouver l’explication aux contreperformances répétées des sélections nationales et des clubs du pays sur l’échiquier continental. Les Diables-Rouges U-17 n’ont pas fait exception dans leur campagne en Algérie. Les quarts de finale ont été impitoyables pour eux, le Mali leur ayant infligé mercredi 11 mai dernier à Annaba un cinglant 3-0. Les jeunes Congolais ont donc fait leurs valises. Pourtant, nombreux avaient espéré mieux d’eux qu’une sortie sans gloire. Ils les ont déçus, mais en réalité, le contraire aurait surpris.
Où peut bien mener un football sans joueurs surdoués, puissants et n’ayant pas de finisseurs? Les poulains de Fabrizzio ont oublié le chemin de la victoire. En quatre matches disputés, ils n’en ont gagné aucun. Par contre ils ont fait jeu égal deux fois (Somalie : 1-1 et Algérie : 1-1) et perdu deux fois (Sénégal : 0-1 et Mali : 0-3), pour deux buts seulement marqués contre six encaissés. Faut-il les en vouloir?
Le football congolais continue à se chercher. Son organisation n’a pas évolué. Ses meilleurs joueurs, et même ses plus jeunes joueurs sont obligés, parfois, de s’expatrier. Les sélectionneurs nationaux sont alors tentés de solliciter les binationaux. Certains d’entre ces derniers ont été choisis pour renforcer les Diables-Rouges U-17 en Algérie, mais la qualité n’y était toujours pas.

Des écoles de football
De nos jours, il ne suffit plus d’aller puiser dans le football de rue. On se doit plutôt de former. Il est indispensable donc de remplacer l’apprentissage naturel dans la rue par une formation scolarisée du futur footballeur professionnel. Il s’agit de créer des écoles de football. Où les joueurs vivent ensemble, et s’entraînent plusieurs fois par jour pour leur permettre d’exploiter au maximum leurs possibilités. Ne les possédant pas, le Congo devra les créer pour réduire le retard qu’il a pris dans la sous-région et en Afrique. Le football congolais, qui possède sur ses terres un véritable trésor humain en footballeurs devrait s’inspirer de l’exemple sénégalais, malien, burkinabè, ghanéen, nigérian, ivoirien où prospèrent bon nombre de centres de formation soutenus par des clubs européens ou par des initiatives privées. Ces centres sont le creuset des sélections nationales de ces pays. L’exemple du Sénégal, qui est en train de recueillir les bénéfices de ce travail en profondeur, semble particulièrement éloquent.
Evidemment, le manque d’investissement dans les jeunes talents a des conséquences sur la bonne santé du football congolais. Car c’est par la première graine, qu’est l’école de football, qu’on trace le chemin solide à l’éclosion de grands joueurs prêts à défendre l’image de leur pays et participer au développement de son football.
A quoi bon se lamenter, verser des larmes si l’on ne bouge pas? Il faut plutôt relever le défi.

Jean ZENGABIO