Des gens ont cru bien faire en proférant des menaces de mort au président de la FECOCY (Fédération congolaise de cyclisme), Arsène Rufin Bakouetana. Ce dernier a finalement pris le parti de tout simplement quitter la tête de la structure. Depuis, la rue ironise, tournant en dérision les acteurs de ce mauvais feuilleton. Ce n’est pas souvent que le cyclisme congolais défraye la chronique. En effet, Arsène Rufin Bakouetana n’est plus le président de la FECOCY. Il a surpris son monde samedi 12 mai 2023 en annonçant sa démission, avec effet immédiat, en direct sur le plateau d’une web télévision.
Dans un entretien à ‘’La Semaine Africaine’’, le démissionnaire a confirmé avoir pris «cette sage décision en toute responsabilité». L’ancien champion dit avoir tiré les conclusions «des messages anonymes de menaces de mort» qu’il a reçus quelques jours avant de se rendre à Pointe-Noire, la capitale économique et deuxième bastion fort de la petite reine, où il envisageait de mettre en place, le 23 avril dernier, la nouvelle équipe dirigeante de la Ligue de ce département. Auparavant, il avait installé les actuels dirigeants des Ligues d’Impfondo et de Brazzaville.
S’il arrive vivant à Pointe-Noire, il va rentrer à Brazzaville dans un cercueil ! Telle est, en substance, la teneur d’un de ces messages. «Ça va trop loin, ce n’est pas viable. Ma priorité est la sécurité de ma famille et j’entends la préserver de cet acharnement difficile à comprendre et humainement compliqué à gérer», a expliqué le désormais ex-président de la FECOCY dans une conversation par téléphone.

Un conflit de pouvoir?
Selon lui, «ces menaces sont très graves». Et il estime que «le candidat battu de tous les temps, certains cadres du ministère des Sports, du Comité national olympique et sportif congolais et quelques juges de la CCAS (Chambre de conciliation et d’arbitrage du sport) y ont une part de responsabilité, sinon ils sont les complices des auteurs des messages incriminés»
Le rebondissement de cette affaire interpelle. Le vélo congolais est étranglé par un conflit de pouvoir depuis près de trois ans. De l’invalidation à deux reprises (le 22 novembre 2021 et le 15 mars 2022) de l’élection de Rufin Bakouetana par la CCAS, «sur fonds de corruption», pointe ce dernier, aux messages anonymes de menaces de mort, en passant par «les entraves de certains dirigeants nationaux à son action», dénonce-t-il, c’est un feuilleton incroyable, selon lui, que l’ex-président aura vécu durant trois ans. L’épisode du week-end dernier vient davantage miner la santé déjà précaire du cyclisme congolais et écorner une image désastreuse. «Coureurs et spectateurs en sont les tristes otages», regrette un amoureux de la bécane.

Guy-Saturnin MAHOUNGOU