Les deux clubs congolais, l’AS Otohô battu à Luanda, et les Diables-Noirs, défaits à Soweto, ont fait leurs valises respectivement en Ligue des champions et en Coupe de la Confédération, à l’issue des manches retour du deuxième tour des préliminaires. Eliminés !
On savait qu’à moins d’une divine surprise, Diables-Noirs et l’AS Otohô n’iraient pas loin dans leur aventure africaine. Pour n’avoir pas su profiter de l’avantage du terrain lors des matchs aller (0-0, pour les premiers, et 2-2, pour les seconds) disputés au Stade Président Alphonse Massamba-Débat. Ils ont été contraints à s’arrêter au deuxième tour des préliminaires. Un véritable cauchemar pour les supporters congolais.
Les Diables-Noirs ont perdu devant Orlando Pirates, dimanche 24 octobre à Soweto, par la plus petite des marges (0-1). Ayant encaissé ce but dès la 17e minute de jeu, ils n’ont pu l’annuler par une égalisation que leurs supporters attendaient. Des supporters, l’oreille collée au poste récepteur, qui ont attendu en vain la suite de la retransmission radiophonique de la partie brusquement interrompue. Les envoyés spéciaux de Radio-Congo étant priés d’y mettre précocement fin. A leur surprise générale ! Ainsi va le football en Afrique…
La veille, à Luanda, l’AS Otohô, défait (0-2) elle aussi, avait terminé en lambeaux sa partie face à Petro Atletico d’Angola. Après une entame laborieuse, les poulains du président Maixent Raoul Ominga ont encaissé le premier but à la quarante-cinquième minute. Dès lors, la machine s’est déréglée. Pour preuve, Petro Atletico a ajouté un deuxième but qui a coupé souffle et jarrets aux Congolais. Désormais le club d’Oyo s’accroche aux barrages de la Coupe de la Confédération, «mais sans espoir de faire mieux qu’en Ligue des champions», prédit un analyste du football congolais.
Qu’est-ce qui ne va pas ?
La rue parle tout haut d’une malédiction. Mais plus sérieusement, il y a des observations qui ne manquent pas de pertinence. L’entraîneur du champion congolais pointe le manque de réalisme de ses attaquants à Luanda, tandis que le reporter de Radio-Congo à Soweto explique que les Diables-Noirs n’ont pu concrétiser en but leur «domination» tout en déplorant le mauvais arbitrage, un penalty ayant été refusé, selon lui, à l’attaquant diablotin Carl Wunda en fin de partie.
Mais il faut ajouter les nombreux problèmes liés à l’inorganisation et à cette incapacité des dirigeants à tous les niveaux à faire bouger les choses dans ce football frappé d’immobilisme. Les clubs congolais vivent encore à l’époque d’un amateurisme dépassé presque partout sur le continent. Le mérite d’un dirigeant ne consiste-t-il pas à mesurer les enjeux, à identifier les problèmes, à définir les moyens dont il dispose ? C’est autant dire que la faillite du football congolais des clubs se situe à plusieurs niveaux. Nous y reviendrons.

Jean ZENGABIO