L’avant-dernier match des Diables-Rouges contre le Mali, le 18 juin prochain au Stade Président Alphonse Massamba-Débat, suscite moult spéculations et interrogations au sein de l’opinion publique. Congo-Mali est un match crucial pour les Diables-Rouges du Congo. Ils sont obligés de l’emporter pour garder intactes leurs chances de qualification et, surtout, leur destin en main avant le déplacement en Gambie lors de la dernière journée.
Le premier problème réside dans la situation contractuelle du sélectionneur national, Paul Put. Son contrat s’arrête le 16 juin, donc deux jours avant la rencontre. Sauf coup de tonnerre, malgré cette situation abracadabrante, il conduira les Diables-Rouges pour ce match qui décidera en partie de leur sort. En cas de victoire, Paul Put pourra avoir le sentiment du devoir accompli. Mais il quittera ensuite le navire en pleine campagne puisqu’il restera un match à disputer. Le Congo se retrouvera donc dans la situation inconfortable d’un changement d’entraîneur avant la fin de la campagne des éliminatoires.
Ce sera un cas de figure ubuesque qu’il était toutefois difficile d’anticiper. Car le parcours des Diables-Rouges sous l’ère Put a été loin d’être un fleuve tranquille. Toujours est-il que le poste de sélectionneur se retrouvera vacant avant la dernière journée des éliminatoires, en septembre prochain.
Reste à savoir quelles sont les options pour faire en sorte que cela ne porte pas préjudice aux Diables-Rouges. On se souvient du départ du Brésilien Candido Valdo, dans les mêmes circonstances, mais à deux journées des éliminatoires de la CAN 2021. Son remplacement par un technicien local fut un fiasco. Il ne s’agit pas de jeter la pierre à qui que ce soit.
A la situation du coach Paul Put, il faut ajouter l’incertitude sur l’arrivée des internationaux évoluant en Europe. Personne n’ignore que la suppression de la prime de présence par le ministre des Sports, et les primes diverses impayées ont créé des tensions et des tiraillements au sein des Diables-Rouges. Ces derniers brandissent la menace d’un boycott du match du 18 juin.
Un responsable tranche, amer: «Si quelqu’un veut venir jouer, tant mieux et si un joueur ne veut pas, tant pis !». Amateurisme ou manque d’ambition? A défaut d’éponger leurs arriérés de primes, ceux qui grouillent dans le marigot Diables-Rouges devraient négocier en diplomates, et les ramener à la raison. Comme pour dire que la communication est très importante dans tous les domaines.
Le football congolais revient de très loin. Or, après sept ans d’absence à la phase finale de CAN, il est à deux matches d’une présence dans la cour des grands. Qui, entre les dirigeants et les joueurs, prendra le risque de laisser s’échapper cette opportunité?

Jean ZENGABIO