Le Groupe d’experts de la synergie des organisations de la société civile et leurs plateformes (GESOP), l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), en partenariat avec la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH), a organisé le 7 mars 2024 à Brazzaville un atelier d’échanges avec le Cercle d’appui à la gestion durable des forêts (CAGDC). Ils ont réfléchi sur les rapports de la période 2021- 2023.

L’atelier a eu pour but de vulgariser les principales recommandations de ces rapports pour une meilleure gouvernance forestière.
Les travaux ont été co-présidés par Christian Mounzéo, coordonnateur national du RPDH, et Mme Nina Cynthia Kiyindou Yombo, directrice exécutive par intérim de l’OCDH, en présence de Alfred Nkodia, coordonnateur du CAGDC.
L’atelier a regroupé les organisations de la société civile, et il a permis de faire un état des lieux de la mise en œuvre des recommandations formulées par le CAGDF dans ces rapports dans le cadre de l’Accord de partenariat volontaire (APV) signé en 2003 avec le Congo et d’autres pays producteurs de bois. Les participants ont notamment suggéré que le GESOP fasse monter à maturation les recommandations de l’observation indépendante.
Les rapports issus de cette observation et validés par un comité de lecture, regroupant l’administration forestière, les entreprises partenaires au développement et les organisations de la société civile, ne sont pas vulgarisés et ne font pas systématiquement l’objet d’un plaidoyer de la part de la société civile. Elles ne sont pas toujours suivies d’effet.
Alfred Nkodia a expliqué les défis auxquels est confrontée son organisation. «Il arrive assez souvent que les recommandations ne sont pas suivies d’effet. Au dernier comité conjoint de mise en œuvre de l’APV, nous avons fait le point sur les 80 recommandations formulées entre 2021 et 2023: trente seulement ont été prises en compte»..
Pour sa part, Mme Kiyindou Yombo a rappelé que l’observation indépendante des forêts est un mécanisme mis en place pour favoriser la bonne gouvernance forestière. C’est un mécanisme qui vient renforcer les mesures de contrôle qui sont instituées par la loi. Avant, le contrôle était l’apanage de la seule administration. Mais la société civile a aussi la capacité de réaliser des missions de terrain pour faire le suivi de la mise en application de la loi forestière. L’une des recommandations déplore la non-prise en compte des obligations contenues dans le cahier des charges des entreprises forestières, en l’occurrence les obligations envers les communautés locales et les populations autochtones. «C’est un aspect très important soulevé par la plupart des rapports».
Pour Christian Mounzéo, il faut s’assurer que le CAGDF qui produit ses rapports soit capable de les vulgariser au-delà de son mandat. Après, c’est le partenariat qui se met en place entre le CAGDF et nos organisations au sein du GESOP. La finalité, c’est de pouvoir suppléer le CAGDF en utilisant l’ensemble des recommandations que soulève l’observation indépendante avec l’idée d’en faire du plaidoyer auprès des parties prenantes, en particulier à l’administration forestière.

Philippe BANZ