Dans le cadre de sa journée scientifique et éducative de santé publique correspondant à son 14è forum périodique dénommé «Jeudi du CIESPAC» et à la faveur de la Journée internationale pour l’élimination des fistules obstétricales, le Centre Inter-Etats d’enseignement supérieur en santé publique d’Afrique centrale (CIESPAC) a organisé le mardi 23 mai 2023 à Brazzaville, une table ronde. Elle a réuni les représentants des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), sur le thème: «Elimination des fistules obstétricales en zone CEMAC d’ici à 2030».

La journée a été rehaussée de la présence de Mme Irène Marie Cécile Mboukou Kimbatsa, ministre des Affaires sociales, de la solidarité et de l’action humanitaire, du représentant de l’OMS Afrique, du directeur national de la Banque centrale, du représentant de la CEMAC au Congo, des ambassadeurs du Cameroun et du Tchad, du directeur général du CIESPAC, Pierre Marie Tebeu, ainsi que le personnel et les apprenants de cette structure sanitaire sous régionale.
Le directeur général du CIESPAC a souligné que la fistule obstétricale survient chez la femme dans des conditions sociales difficiles.
Dans son allocution, Mme Irène Marie Cécile Mboukou Kimbatsa a indiqué que la fistule obstétricale demeure un problème de santé publique et constitue un des plus grands drames chez la femme de par ses répercussions qui sont à la fois médicale, économiques, psychologiques et sociales. Plus de 2 millions de femmes souffrent de la fistule obstétricale à travers le monde. Ces nombreuses femmes sont extrêmement gênées du fait de ne pas pouvoir contrôler l’émission de leurs urines et leurs douleurs qui peuvent être encore renforcées par des infestions à répétition et des légions vaginales pouvant rendre leur corps stérilité.
D’importantes communications ont marqué cette journée à travers les panels animés par les professeurs de gynécologie-obstétrique et de santé publique des pays membres de la CEMAC. Les présentations ont été faites par visio conférence par les experts du Cameroun, du Tchad, de la République Centrafricaine, du Gabon et du Congo. Ces différentes présentations ont donné lieu à des débats enrichissants qui ont porté sur les défis à relever pour améliorer la problématique des fistules obstétricales afin de rapprocher les pays membres de la CEMAC des objectifs pour le développement durable (ODD3) en matière de santé. Ces présentations ont relevé que si la pathologie représente un problème de santé publique, elle est loin d’être une fatalité et qu’elle peut être évitée.
Au terme de cette journée, des recommandations ont été formulées: la nomination en bonne et due forme d’un point focal fistule obstétricale par pays; la formation des équipes d’intervention pluridisciplinaires spécialistes en communication et mobilisation sociale des chirurgiens spécialisés en réparation des fistules; la réinsertion sociale active des patientes traitées avec succès; la collaboration internationale et surtout sud-sud; la mobilisation constante des moyens nationaux d’intervention pour une plus grande autonomie plus pérennes et plus stables que l’aide internationale; l’harmonisation des stratégies de réponse au niveau des six pays membres de la CEMAC etc. Aussi, la création d’un programme sous-régional de lutte coordonnée par le CIESPAC; le renforcement des activités de recherche, principalement orientées vers les techniques thérapeutiques, ainsi que les conséquences socio-économiques et psychologiques de la pathologie.
Cette table ronde a été une véritable plateforme d’échange et de réflexion qui a permis aux participants d’être prêts pour éradiquer la fistule obstétricale.

Pascal BIOZI KIMINOU