L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), en collaboration avec la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RDPH), a conduit une session de formation au profit des journalistes pour renforcer leurs capacités sur la gouvernance forestière. C’est grâce à l’appui financier du département britannique pour le développement international (DFID), dans le cadre du programme gouvernance forestière, marchés et climat (FGMC) que cette formation a eu lieu à Brazzaville, mardi 28 juillet 2020. Les travaux ont été ouverts par Trésor Nzila Kendet, directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme, en présence de Symphorien Azantsa, facilitateur au Congo du projet appui à la mise en œuvre de l’Accord de partenariat volontaire-application des réglementations forestières, gouvernance et les échanges commerciaux (APV-FLEGT).

Le but visé a été de préparer les professionnels des médias à la réalisation des investigations dans le milieu forestier. Cet atelier a apporté des réponses à la thématique de l’accès à l’information pour tous, en tant qu’atout majeur pour améliorer la gouvernance forestière.
Les journalistes venus d’un certain nombre d’organes de presse publics et privés de l’audiovisuel, de la presse écrite et des journaux en ligne ont renforcé leurs capacités sur les illégalités forestières et la gouvernance forestière. La formation a été focalisée sur des thèmes divers visant à mieux cerner les aspects de l’illégalité forestière. Ces conférences ont été successivement présentées par Darnel René Bemba, membre de la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme, Alain Ossebi, coordonnateur de la cellule de la légalité forestière et de la traçabilité au ministère de l’Economie forestière, Bienvenu Louzolo, coordonnateur du groupe de travail sur la communication de l’APV-FLEGT et Mme Nina Cynthia Kiyindou Yombo, chargée du programme ressources naturelles et droits des communautés forestières à l’OCDH.
Ces différents exposés ont édifié les participants sur la lutte contre l’exploitation illégale des forêts, un défi. La gouvernance forestière implique une chaîne de responsabilités des multi-acteurs. Dans cette chaîne, les médias doivent jouer un rôle clé pour favoriser l’accès à l’information du grand public et permettre d’améliorer la transparence dans le secteur forestier. Au regard du constat, dans les grilles des programmes des médias et les focus, les questions des illégalités forestières ou celles liées à l’exploitation des ressources naturelles sont pratiquent rares, presque inexistantes.
Ces illégalités occasionnent pourtant des pertes énormes à l’Etat en terme de revenu et doivent faire l’objet d’une attention particulière. Les médias comme relais, doivent rechercher l’information sur les illégalités et la relayer au grand public. C’est pourquoi, à l’ouverture des travaux, Symphorien Azantsa, facilitateur au Congo de l’APV-FLEGT a souligné que « le choix des journalistes n’est certainement pas dû au hasard. L’accès à l’information occupe une place de choix ».
Pendant la formation, les journalistes ont revisité les enjeux de la gouvernance forestière et explorer quelques mécanismes innovants développés pour répondre aux défis majeurs que pose la mal -gouvernance. Ils se sont appesantis sur les opportunités qui existent et qui sont en faveur d’un plus grand engagement des hommes et femmes de médias.
Ouvrant les travaux, Trésor Nzila Kendet, directeur exécutif de l’OCDH a déclaré : « Vous savez très bien que notre pays s’est engagé depuis des années dans la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, en particulier le bois et les journalistes ont un rôle très important dans la communication dans ce secteur ».
Cet atelier a permis aux hommes et femmes des médias de partager l’information et les connaissances sur la problématique de la gouvernance forestière, qui est l’ensemble des règles de gestion forestière fondées sur le principe de la prise en compte par l’administration publique des besoins et de l’implication de tous les acteurs. Ces règles influent largement sur l’utilisation durable, efficace et équitable des ressources forestières. Les défis que posent l’abattage illégal et la contrebande empêchent de transformer ce potentiel en atout de croissance économique. Le prélèvement illégal du bois met sérieusement en péril les ressources forestières et fait courir de graves risques à caractère économique, environnemental et social, notamment un appauvrissement de la biodiversité ou encore la destruction et la dégradation des écosystèmes et des moyens de subsistance des populations dépendant des forêts. Cette formation a débouché sur la mise en place d’un réseau des journalistes pour la gouvernance de ressources naturelles.

Philippe BANZ