En présence du ministre de la Justice, Aimé Ange Wilfried Bininga, les 35 membres de la Haute autorité de lutte contre la corruption, la concussion et les infractions assimilées, récemment nommés par décrets du Président de la République et du Premier ministre, ont prêté serment lundi 27 juillet dernier au Palais de justice de Brazzaville. C’était devant Christian Oba, président de la Cour d’appel et Michel Oniangué, Procureur général près la Cour d’appel de Brazzaville.

Dans ses différentes allocutions, le Chef de l’Etat n’a de cesse de décrier les pratiques rétrogrades qui avilissent et tirent le pays vers le bas. Ces pratiques sont, entre autres, la fraude, la concussion, la corruption, etc. C’est pour pallier ce mal qui freine le développement du pays que les autorisés ont pensé mettre en place un instrument de plus contre les antivaleurs. «Les attentes sont fortes aussi bien au niveau national qu’international, voire de nos partenaires. La lutte contre la corruption est un grand défi pour les gouvernants qui militent actuellement pour l’assainissement des finances publiques», a souligné le ministre Bininga.
La Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC) est une autorité administrative indépendante jouissant de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle est chargée, entre autres, d’assurer la sensibilisation et l’éducation des citoyens aux effets néfastes engendrés par la corruption, la concussion, la fraude et les autres infractions; proposer au Gouvernement la stratégie nationale de prévention contre ce fléau; prévenir et combattre les antivaleurs, sous toutes leurs formes, dans le secteur public et privé; contribuer au renforcement de la bonne gouvernance, etc. Présidé par Emanuel Olita Ondongo secondé de Michel Mombili comme secrétaire général, la HALC est composée de quatre chefs de département, huit chefs de division et 21 enquêteurs-investigateurs tous choisis sur examen du dossier soumis par appel à candidature, selon les critères d’expérience professionnelle et de probité morale.
Nommés pour un mandat de cinq ans non renouvelables, les membres de la HALC ont juré, main droite levée, devant l’autorité judiciaire de remplir leur fonction avec probité, honnêteté, impartialité, intégrité et objectivité, dans le respect de la Constitution et des lois de la République. Après quoi, le président de la Cour d’appel les a investis immédiatement dans l’exercice de leur fonction. Non sans quelques conseils à l’appui: «la loi vous reconnait le pouvoir d’auto saisine…la loi vous investit de toutes prérogatives qui vous permettent d’agir…mais vos pouvoirs sont limités dans le cadre des enquêtes. Vous êtes des enquêteurs et non des juges…vous devez travailler en parfaite collaboration avec le parquet de la République», a rappelé Christian Oba.

Marcellin MOUZITA M.